mercredi 6 avril 2011

Le projet du PS validé par les candidats


Réunis en conseil politique, les ténors socialistes ont mis lundi la dernière touche aux propositions pour 2012.

Un projet pour combien de candidats ? En adoptant ses propositions pour 2012 mardi en bureau national, le PS fait un pas de plus vers la présidentielle. Les socialistes espèrent avoir défini au minimum un socle commun entre eux, au mieux un nouveau projet de société. Lundi après-midi, les principaux dirigeants du parti se sont réunis en conseil politique pour les derniers arbitrages. Les ténors devaient s'entendre sur la hiérarchisation des priorités, même si un consensus se dégageait pour ne pas tomber dans le piège du «projet catalogue». Une trentaine de propositions ont été retenues, recouvrant une dizaine de thématiques. Le porte-parole Benoît Hamon a résumé le travail : «nécessité de redresser la France» «nécessité de changer de modèle de développement» et «nécessité de rassembler les Français».

Toute la question est de savoir dans quelle mesure les candidats aux primaires pourront s'écarter du pot commun. Le candidat du PS à l'élection présidentielle ne sera connu qu'en octobre. Mais d'ores et déjà, certains veulent lui lier les mains. «Évidemment que le projet engagera tous les socialistes !» a déclaré lundi Benoît Hamon. «Intellectuellement, il serait curieux de se présenter aux primaires du PS sans partager son projet.» Le sort du texte dépend, en réalité, de l'accueil qui lui sera réservé. «Si le projet est bon, le candidat s'en servira. Sinon il le laissera de côté», résume avec lucidité un des membres du conseil politique.

Touche personnelle

À leur arrivée Rue de Solferino lundi, les candidats déclarés se montraient soucieux de conserver des marges de manœuvre par rapport au texte. «Chacun prendra la liberté de dire quelles sont ses priorités», a assuré Ségolène Royal. Même tonalité chez François Hollande pour qui «le candidat nécessairement mettra un ordre de priorités, insistera nécessairement sur un thème principal». Le sien, c'est la jeunesse.

La question de l'avenir du projet demeure entière. À chaque élection présidentielle, le candidat apporte sa touche personnelle comme Lionel Jospin en 2002 et Ségolène Royal en 2007. À la direction du parti, un dirigeant note toutefois que «le texte est sans comparaison avec ce qui a été fait pour 2007. Il y a eu du travail. Quel que soit le candidat ou la candidate, il y trouvera de la matière».

«C'est un projet, pas un programme», insiste un autre membre de la direction. C'est Laurent Fabius qui travaille actuellement sur «le programme législatif de la première année » si les socialistes devaient l'emporter en 2012. Il doit rendre ses conclusions dans quelques semaines. Avec l'ancien premier ministre à la manœuvre, les partisans de Dominique Strauss-Kahn sont rassurés. Pour eux, Fabius veillera à ce que rien ne gêne DSK, si celui-ci décidait de revenir.

Lundi, ils étaient confiants. Pour le maire de Grenoble Michel Destot, le projet du PS colle au «message que délivrait Dominique Strauss-Kahn, conscient des avantages et des difficultés de la France» . Mais officiellement, le directeur général du FMI a d'autres préoccupations que celle de surveiller les textes du PS. Lundi, il a prononcé une conférence à l'université George-Washington sur «les défis mondiaux et les solutions mondiales».

Projet PS : augmentation de la fiscalité de 50 mds en 5 ans


Si elle arrivait au pouvoir, la gauche reviendrait sur les déductions fiscales de la droite.

Martine Aubry a présenté mardi officiellement les propositions du PS pour la campagne présidentielle de 2012. Destiné à servir de base au programme du futur candidat, le texte veut jouer la carte de la crédibilité économique : «Redressement de la France et redressement financier sont inséparables», peut-on lire en préambule . Compte tenu du contexte particulièrement tendu pour les finances publiques, «on ne peut pas promettre autant aujourd'hui qu'en 2002 ou en 2007», explique Michel Sapin a tout va. Pour ce projet, «nous n'avons pas voulu partir de la liste de ce qu'on voulait faire et ensuite chercher les moyens de les réaliser mais au contraire commencer par l'évaluation des possibles», détaille le député de l'Indre.

Du coup, le projet est certes financé, mais au prix d'une pression fiscale largement accrue pour les Français. Explications : le PS compte trouver des marges de manœuvre financières en revenant sur ce qu'il considère être les «mauvaises décisions» de la droite. Après avoir examiné au peigne fin toutes les niches fiscales et sociales créées depuis 2002 (bouclier fiscal, niches sur l'ISF, sur l'impôt sur le revenu et sur l'immobilier, détaxation des heures supplémentaires, TVA réduite dans la restauration, alignement de la fiscalité des stock-options, bonus sur les revenus du travail…), la Rue de Solferino prévoit ainsi de supprimer ou recalibrer celles qui sont «trop coûteuses, inefficaces ou injustes». «Nous n'allons évidemment pas tout remettre en cause, relève Michel Sapin. Nous ne sommes pas pour la suppression du crédit d'impôt recherche». Mais au total, «sur les 70 milliards de niches créées depuis 2002, nous en annulerons 50 milliards», annonce le texte. Ce qui revient à dire : augmenter les impôts de 50 milliards.


Les heures supplémentaires



Le projet socialiste précise par exemple que les emplois d'avenir pour les jeunes (3,6 milliards) seront financés par la suppression de la détaxation des heures supplémentaires, «qui rend les embauches plus chères, qui a détruit 90 000 emplois et bloque tout espoir de baisse du chômage». Pour financer «l'amélioration des aides au maintien à domicile des personnes âgées dépendantes» et que chacune puisse «décider de son mode de vie», la gauche prévoit de rétablir la fiscalité sur les grosses successions à son niveau d'avant 2007.

Au total, la moitié de l'argent récupéré par la hausse de la pression fiscale ira aux dépenses supplémentaires pour les mesures en faveur de la compétitivité, de l'emploi, de l'éducation, de la santé et de la sécurité, à raison de 5 milliards par an.

L'autre moitié serait consacrée à la réduction du déficit. «La condition du succès, c'est le rétablissement des finances publiques», plaide-t-on au PS. «Nous voulons inverser la courbe de la dette le plus rapidement possible - dès début 2014 - pour que les marges de manœuvre soient consacrées non pas au paiement des intérêts mais à des politiques publiques nouvelles», renchérit Michel Sapin. L'objectif est un retour «du déficit très nettement en dessous de 3 % du déficit en 2017 ». À condition que la prévision de croissance retenue par le PS - une hausse du PIB de 2,5 % en moyenne sur les cinq années - se réalise…

Fillon : un «programme d'anesthésie nationale» au PS


RÉACTIONS - Un programme «sorti du congélateur» pour Jean-François Copé, un projet «FMI-compatible» pour le Parti de Gauche… Avant même sa présentation officielle, le projet du PS est déjà la cible de vives critiques à gauche comme à droite.

Face aux députés UMP, mardi matin, François Fillon n'a pas mâché ses mots. Pour le premier ministre, le projet du PS pour la présidentielle constitue un «programme d'anesthésie nationale» et un «condensé de démagogie sociale». Des propos qui rappellent ceux de la ministre de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, qui dénonçait lundi «une bonne dose de copier-coller saupoudrée de démagogie», critiquant notamment les mesures envisagées par les socialistes pour requalifier les stages en contrats de travail.

Pour Jean-François Copé, interrogé mardi matin sur Europe 1, le programme du PS «date du siècle précédent». «Quand vous le lisez, vous retrouvez à travers les acteurs qui l'ont écrit, Martine Aubry, François Hollande et quelques autres, des gens qui étaient sous Jospin et qui ont sorti du congélateur ce qui avait à l'époque fait l'échec de la gauche», a-t-il poursuivi.

«On est passé du care à l'antiquaire»

A droite, les critiques se sont surtout concentrées sur la création de 300.000 «emplois d'avenir», au statut juridique identique aux emplois jeunes mis en place par Lionel Jospin entre 1997 et 2002. Les emplois jeunes, «c'est un retour vers le futur», juge ainsi le député UMP Lionnel Luca. Même verdict pour le ministre de l'Education, Luc Chatel : «On ressort des placards des mesures qui pour certaines datent de 1965 - l'allocation autonomie - ou les emplois jeunes, qui datent de 1997», a-t-il estimé sur i

Le retour des emplois jeunes est aussi contesté par la gauche de la gauche : «Une solution partielle» et «coûteuse» selon le député communiste André Gérin, interrogé sur RTL. «Des emplois au rabais et à durée déterminée» pour Arlette Lagu iller (Lutte Ouvrière), qui estime qu'il n'y a «rien à attendre pour le monde du travail» du projet socialiste.

Si le PS se targue d'avoir élaboré un programme équilibré, représentatif des différentes sensibilités au sein du parti, les autres composantes de la gauche semblent rester sur leur faim. A l'instar des écologistes, qui dénoncent la frilosité des socialistes sur leur promesse de «sortir du tout nucléaire en 30 à 40 ans». «Il n'y a pas besoin de 30 à 40 ans, on n'est déjà pas dans le tout nucléaire», s'étonne ainsi Cécile Duflot, secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts. «La réalité c'est de savoir si oui ou non on engage un changement de société où on organise la sortie progressive et programmée du nucléaire», ajoute-t-elle. «Sur les paradis fiscaux, sur le système bancaire, il n'y a aucune proposition», observe encore la patronne des écologistes, qui regrette que les limitations de revenus ne soient envisagées que «dans les entreprises où l'Etat a des participations».

Hollande affiche ses ambitions

Les socialistes pensaient pouvoir échapper aux critiques de Jean-Luc Mélenchon, en reprenant dans leur projet la proposition de limiter l'éventail des rémunérations dans les entreprises dans lesquelles l'Etat est actionnaire, qui fait écho à l'idée du député européen d'instaurer un salaire maximum. Las, le Parti de gauche a même ouvert les hostilités avant même la présentation officielle du projet. Brocardant une feuille de route «ni socialiste ni réaliste», les mélenchonistes estiment que «ce programme recycle des promesses anciennes mais ne propose pas de réponses à la hauteur de la crise actuelle». «Un programme FMI-compatible» dépourvu de mesures «pour encadrer l'activité des banques privées», déplore encore le Parti de gauche

«C'est un nouveau projet de société pour les Français», a répondu Martine Aubry peu avant le début de la réunion du bureau national, mardi matin. Si l'essentiel des socialistes ont salué la qualité du travail supervisé par la première secrétaire, certains se sont démarqués. A l'image du sénateur-maire de Lyon, Gérard Collomb, qui estime que le projet n'a pas été le fruit d'une «élaboration collective». Candidat déclaré, en froid avec Martine Aubry, François Hollande n'a pas oublié de souligner qu'il appartiendra au candidat désigné lors des primaires de fixer les priorités du programme ainsi que de «compléter et éventuellement supprimer» certaines mesures.

À Dijon, les cadres écolos craignent une «primaire sale»


Réunis pour leur rencontre annuelle, les élus Verts redoutent un nouveau «duel fratricide».

Occuper le terrain. Alors que Nicolas Hulot tergiverse toujours sur sa stratégie pour annoncer sa candidature, Eva Joly multiplie les apparitions devant les militants. À Dijon, mardi soir, elle a profité des rencontres annuelles des élus régionaux d'Europe Écologie-Les Verts (EELV) pour répéter son envie de porter les couleurs de l'écologie en 2012.

Samedi dernier, à Paris, elle avait profité du conseil fédéral du parti pour inviter les cadres écolos dans un cabaret parisien. «C'est la stratégie du Lièvre et de la Tortue. Mais à la fin, on sait qui gagne», ironisait mardi un élu «hulotiste», qui rappelait que son champion multipliait lui aussi les rencontres. «Mais en petits comités et à l'abri des caméras», ajoutait-il. Aux terrasses des cafés dijonais, pourtant, les conversations n'étaient pas toutes aussi sereines. Beaucoup avouent craindre un nouveau «duel fratricide » comme entre Alain Lipietz et Noël Mamère, en 2002. À l'époque, les écolos avaient dû changer en cours de route de candidat. L'hypothèse d'une candidature hors primaire de Hulot est redoutée.

Pour Emmanuelle Bouchaud (Pays de la Loire), «ce serait un gâchis total». Mais dans leur grande majorité, beaucoup confient ne pas avoir fait leur choix : «Ce qui devrait d'abord compter, c'est notre projet. C'est dommage de nous chamailler comme au PS.» D'autres s'agacent du comportement de Hulot. «Il nous fait un caprice de star ! S'il n'est pas content du vote de dimanche (fixant les modalités de la primaire, NDLR), il n'avait qu'à venir. Il était invité. » Marie Bové (Aquitaine), bien que plutôt «jolyste», espère qu'un compromis se dégage, «quitte à imaginer un ticket avec, pourquoi pas, Hulot en tête et Joly et Duflot derrière». «Ce serait le trio gagnant», croit-elle savoir.

Beaucoup d'élus craignent qu'«une primaire sale » ne casse leur dynamique électorale. Véronique Bérégovoy (Haute-Normandie) joue la discipline de parti : «Je suis élue de ce parti. À ce titre, je soutiendrai le candidat désigné.» Laurence Abeille (Ile-de-France) ne dit pas autre chose : «Je serai derrière le candidat du parti. De toute façon, je ne crois pas que Hulot puisse se présenter sans ! »

La question des 500 signatures pour se présenter est posée. Sur le papier, EELV dispose en effet d'un matelas de 400 signatures : celles de leurs 260 conseillers régionaux, des 50 conseillers ou encore des quatre députés et trois sénateurs. Pour autant, le « scénario catastrophe » d'une candidature «hors primaire» n'est pas écarté par tous. Christophe Rossignol (Centre) la brandit toujours. Pour « mettre la pression» sur la direction, il a commencé à récolter des signatures pour un « référendum d'initiative militant », qui, selon les statuts du parti, autorise un adhérent à redemander un vote. D'autres évoquent la possibilité d'une « motion ponctuelle », qui pourrait être soumise au congrès début juin. Soit une semaine avant le premier tour de la primaire…

2012 : Hulot resterait dans le giron d'Europe Ecologie


Mécontent de l'organisation des primaires écolo, il avait laissé entendre, via son entourage, qu'il pourrait faire cavalier seul pour 2012. Une façon pour l'animateur de faire entendre ses idées.

Novice en politique, Nicolas Hulot serait-il déjà passé maître dans l'art du coup de bluff ? Lundi, son entourage n'excluait pas l'hypothèse d'une candidature à la présidentielle en dehors du cadre de la primaire d'Europe Ecologie Les Verts (EELV). Objectif pour l'animateur : afficher sa colère suite à la décision du Conseil fédéral du parti écologiste de fixer la désignation du candidat en juin avec un corps électoral resserré aux seuls adhérents et «coopérateurs» d'EELV. Nicolas Hulot, lui, préférait un scrutin plus ouvert et en septembre.

En faisant ainsi planer la menace, Nicolas Hulot voulait forcer la direction d'Europe Ecologie à faire machine arrière et à fixer un nouveau calendrier : «Les procédures le permettent», indiquait ainsi Christophe Rossignol, conseiller régional proche de Hulot. Mais l'intérêt pour l'écologiste était aussi de faire monter les enchères autour de sa candidature. Se faire désirer. Daniel Cohn-Bendit, Jean-Vincent Placé, Noël Mamère… Tous ont appelé Nicolas Hulot à «la raison» et à participer à la primaire écologiste. «Cher Nicolas, tu es attendu chez nous. Tu as toute ta place», lance même Eva Joly dans un entretien à La Croix, paru ce mercredi.

Déclaration la semaine prochaine

Satisfait, le camp Hulot a fait volte-face. Nicolas Hulot «ne se situera pas en opposition ni en adversité à Europe Ecologie», a ainsi indiqué Jean-Paul Besset mardi soir. «L'épisode de ce week-end n'a pas entamé sa détermination» car «l'enjeu est ailleurs», précise le député européen. «Il est toujours décidé à y aller oui, contre Europe Ecologie non!», a souligné de son côté l'eurodéputée Sandrine Bélier. Elle précise que «Nicolas Hulot est plus décidé que jamais» pour faire sa «déclaration publique aux Français» la semaine prochaine, avec l'idée d'«assurer une campagne douce dans le respect des uns et des autres».

«Cela ne veut pas dire être pieds et poings liés dans le parti», prévient cependant Jean-Paul Besset. Pour lui, les «formes» de la désignation du candidat écologiste «restent à discuter». «Une fois qu'il sera candidat, la balle sera dans le camp du mouvement pour proposer un mode qui corresponde à cette candidature, à ce qu'elle veut porter et à ce qu'est Europe Ecologie dans son souci d'ouverture, de dynamique et évidemment pas de repli interne», assure-t-il. Les «hulotistes» ne désespèrent donc pas de faire plier la direction d'EELV sur la question du corps électoral des primaires, qu'ils veulent pas limiter aux seuls adhérents. Il faut que «la candidature de Nicolas Hulot ou Eva Joly puisse mobiliser au-delà d'un périmètre strictement militant», martèle Jean-Paul Besset.

En début de semaine, l'entourage de Nicolas Hulot a notamment évoqué la possibilité de lancer un référendum d'initiative militante pour réclamer un nouveau processus pour les primaires. Il faudra pour cela réunir au moins un dixième des 14.000 adhérents du parti.

Des vidéocapsules pour explorer le côlon

Avalée comme une gélule, cette «PillCam» peut, dans certains cas, remplacer une coloscopie.

Les vidéocapsules, utilisées depuis une dizaine d'années pour examiner l'intestin grêle, sont en train d'arriver en France pour l'exploration du côlon. «Plus d'une dizaine de centres sont déjà opérationnels, ils devraient être une centaine d'ici à la fin de l'année», estime le Pr Robert Benamouzig, chef du service de gastro-entérologie de l'hôpital Avicenne (Bobigny), qui a fait le point sur cette technologie lors des récentes Journées francophones d'hépato-gastroentérologie et d'oncologie digestive, à Paris.
Conçue par la firme israélienne Given Imaging, comme le modèle pour l'intestin grêle, la «PillCam Colon 2» est un peu plus grosse qu'une gélule (31 mm sur 11), munie de deux petites caméras et d'une source de lumière. Ingérée avec de l'eau, après préparation, elle chemine dans le tube digestif et envoie des images vidéo à un petit boîtier porté à la ceinture, avant d'être spontanément expulsée, en huit heures. L'enregistrement de ce voyage à 360 degrés dans l'intérieur du côlon est ensuite visualisé par le médecin.

«Cela ne va pas remplacer la coloscopie»

Après un premier prototype aux performances prometteuses testé par plusieurs équipes françaises, la deuxième génération a été évaluée avec succès dans deux études, dont une sur plus de cent patients qui est en cours de publication. Le nouveau modèle est capable de déceler 84% des polypes de plus de six millimètres. Et le test semble assez spécifique, c'est-à-dire que les lésions visualisées existent réellement. «Les performances sont encore un peu faibles pour les petits polypes», précise le Pr Benamouzig. Reconnue par les instances professionnelles, la vidéocapsule colique est déjà commercialisée dans plusieurs pays, dont les États-Unis et l'Allemagne.
En France, elle ne sera proposée pour validation aux autorités sanitaires qu'après une évaluation large actuellement en cours. «Cela ne va pas remplacer la coloscopie pour tout le monde, insiste cependant Robert Benamouzig. La vidéocapsule s'adresse surtout à trois catégories de patients: ceux, fragiles avec une contre-indication à l'anesthésie, ceux chez qui la coloscopie a été incomplète ou qui refusent catégoriquement cet examen.» Autre précision, il ne suffit pas d'avaler la gélule. La préparation doit être aussi rigoureuse, voire plus, que pour une coloscopie. Une PillCam est aussi en développement pour l'examen de l'œsophage.

Hypertension artérielle : trop de patients s'ignorent encore

Favorisée par l'épidémie d'obésité, elle reste encore trop souvent le «tueur silencieux» des accidents cardiovasculaires.

Selon une étude publiée en février, l'hypertension artérielle fait 7 millions de morts par an dans le monde, et le nombre d'hypertendus devrait atteindre d'ici à 2025 1,5 milliard ! En France, 31% des 18-74 ans sont hypertendus, indique l'enquête ENNS de 2007. «Sur 15 millions d'hypertendus connus, 12 sont traités par des médicaments, mais la pression artérielle n'est contrôlée que chez la moitié. Et un hypertendu sur deux ne connaît pas son état», indique le Pr Xavier Girerd, cardiologue (CHU Pitié-Salpêtrière, Paris). La marge de progrès est donc forte.
Maux de tête, bourdonnements d'oreilles, «mouches» dans les yeux… L'hypertension ou HTA se manifeste seulement lorsqu'elle est déjà sévère, que la pression artérielle dépasse largement la normale, soit 140/90 mmHg. Ces deux chiffres expriment la pression exercée par le sang sur les parois des artères: le plus élevé quand le cœur se contracte et éjecte le sang (PA systolique), le plus faible quand il se relâche et se remplit (PA diastolique). L'hypertension méconnue ou négligée s'aggrave inexorablement. Elle provoque un vieillissement accéléré et irréversible des artères, endommage aussi certains organes cibles -cerveau, cœur, reins et yeux- et expose à des complications: accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque ou rénale, artérite.
Il y a hypertension dès que la pression dépasse à plusieurs reprises 140/90 ou l'un seulement de ces chiffres. «À partir de 40-50 ans, la PA diastolique reste stable et il suffit de se souvenir que le chiffre le plus haut ne doit pas dépasser 140», indique le Pr Stéphane Laurent, cardiologue (HEGP, Paris et Inserm U970). Depuis 2005, la HAS recommande qu'avant tout traitement, l'automesure à domicile ou l'enregistrement ambulatoire confirme l'hypertension mesurée au cabinet médical afin d'éliminer un «effet blouse blanche» perturbateur.

 

L'hérédité

Dans 5 à 10% des cas, surtout chez les sujets jeunes, l'HTA peut être la conséquence d'une autre maladie -rétrécissement de l'artère rénale, phéochromocytome, maladie de Cushing ou hyperaldostéronisme- qu'il suffit de traiter pour revenir à la normale. Mais 90% des hypertensions, dont l'incidence s'accroît avec l'âge, ne résultent que de facteurs environnementaux et génétiques. «Des études familiales ont montré que la pression artérielle dépend pour environ 30% de l'hérédité. Mais les récentes études du génome entier de dizaines de milliers de sujets n'ont pas permis d'identifier des gènes prédisposant fortement à l'hypertension», explique le Pr Xavier Jeunemaître, spécialiste de génétique cardiovasculaire (HEGP, Paris et Inserm U970).
L'HTA est surtout fortement associée aux autres facteurs de risque cardiovasculaire. Plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, elle s'installe souvent autour de la cinquantaine, âge où l'on commence aussi à prendre du poids. «L'obésité est probablement un des facteurs agravants de l'hypertension artérielle qui progresse le plus vite», insiste le Pr  Laurent.
Et ce spécialiste de préciser que l'hypertension fait partie du syndrome métabolique, qui associe par ailleurs une augmentation du tour de taille abdominale, des anomalies de la glycémie et du bilan lipidique. Ces critères se renforcent mutuellement. Plus ils sont nombreux, plus le risque d'hypertension est élevé. «Près de 50% des hypertendus ont un surpoids, et 40% sont traités contre le cholestérol», précise le Pr Girerd. La sédentarité et l'excès de sel favorisent aussi l'HTA.
Le médecin calcule donc un risque cardiovasculaire global, qui détermine le traitement après évaluation de l'atteinte des organes cibles. Dans tous les cas, un changement des habitudes de vie est nécessaire pour perdre du poids, reprendre une activité physique, réduire sa consommation de sel. Quand le risque cardiovasculaire est faible, ces mesures hygiéno-diététiques peuvent suffire à normaliser la tension, surtout chez les plus jeunes. Si ce risque est moyen ou élevé, voire très élevé comme après un infarctus, le recours à vie aux médicaments devient indispensable. «Utilisés seuls ou en association, ils agissent sur l'un des trois mécanismes majeurs de l'hypertension: l'excès de constriction vasculaire est combattu par les antagonistes calciques, les inhibiteurs de l'enzyme de conversion (IEC) et les antagonistes du récepteur de l'angiotensine 2 (ARA2), l'augmentation du volume sanguin par les diurétiques, et l'excès de tonus du système nerveux sympathique par les bêtabloquants», explique le Pr Laurent.
Tout comme le cholestérol favorise plutôt l'infarctus, l'hypertension favorise plutôt les lésions cérébrales, violentes comme l'AVC, ou sournoises comme l'atteinte progressive des fonctions supérieures et de la mémoire par des microlésions vasculaires, avec à terme le risque de démence sénile. La traiter dès que diagnostiquée permet aussi de mieux préserver sa vieillesse.

Prédire les complications pour mieux les prévenir

L'hypertension artérielle exerce ses effets délétères par plusieurs mécanismes. Elle abîme tous les vaisseaux quelle que soit leur taille. «La paroi des plus petits peut se rompre sous l'effet de l'hyperpression, qu'il s'agisse des capillaires de la rétine dans les rétinopathies hypertensives, ou des artérioles cérébrales lors de micro-hémorragies. Les artères plus grosses ne se rompent pas mais sont l'objet d'un remodelage: la pression trop élevée provoque une perte d'élasticité vasculaire par destruction des fibres d'élastine, qui sont remplacées par du collagène. Cette fibrose induit une rigidité, un vieillissement artériel prématuré, l'artériosclérose , explique le Pr Atul Pathak, cardiologue (CHU de Toulouse). Cette hyperpression favorise aussi, par un effet mécanique direct, la progression de l'athérosclérose et augmente le risque de rupture des plaques d'athérome, donc de thrombose et d'accident ischémique.»
Résistance
La HTA agit aussi sur d'autres organes cibles, le cœur, les reins, et le cerveau. «Au niveau de l'aorte, à la sortie du cœur, cette hyperpression constitue une résistance contre laquelle celui-ci doit lutter à chaque contraction. À la longue, le cœur s'hypertrophie, se dilate et se fibrose, ce qui fait le lit de l'insuffisance cardiaque. Le rein souffre également parce que les lésions des artérioles rénales diminuent la perfusion sanguine de l'organe, d'où un risque d'insuffisance rénale. La HTA est aussi le premier facteur de risque d'accident vasculaire cérébral hémorragique ou ischémique selon la nature de la lésion et le calibre des vaisseaux», détaille le médecin. L'hypertension s'accompagne également d'une activation de certains systèmes qui amplifie ces agressions. «L'hyperactivation du système sympathique (celui du stress) libère des hormones, adrénaline et noradrénaline, qui favorisent l'hyperpression et majorent le remodelage artériel, l'hypertrophie et la fibrose cardiaque. Le système rénine-angiotensine-aldostérone qui gouverne l'équilibre hydrosodé au niveau du rein est aussi activé. L'angiotensine, son principal médiateur, favorise la vasoconstriction et la fibrose, et augmente la production d'aldostérone qui à son tour favorise la rétention d'eau et de sel», ajoute-t-il.
Outre le calcul des scores de risque cardiovasculaire, le médecin peut disposer, grâce au dépistage de l'atteinte de ces organes cibles, de critères précis pour estimer les risques de complications cardiovasculaires et instaurer le traitement adapté. L'électrocardiogramme ou l'échographie cardiaque permettent de rechercher une hypertrophie ventriculaire qui préfigure l'insuffisance cardiaque. L'atteinte des artères est évaluée par la mesure de l'épaisseur de la carotide. La vitesse de l'onde de pouls permet aussi de mesurer la rigidité artérielle. L'atteinte rénale est déterminée par des examens biologiques, créatininémie et albuminurie surtout. «En revanche, précise le Pr Laurent Stéphane, nous ne disposons pas encore de critères intermédiaires pour apprécier les atteintes cérébrales, même si les petites anomalies de la substance blanche révélées par l'IRM semblent indicatrices de cette atteinte.»

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