Le gouvernement a fait un geste d'apaisement face au tollé provoqué par la hausse des prix de l'énergie en France en annonçant mardi un gel des prix du gaz.
Il s'agit de la plus spectaculaire d'une série de mesures destinées, selon les termes d'un communiqué des services du Premier ministre, "à limiter l'impact du prix de l'énergie sur le pouvoir d'achat des Français".
En ce qui concerne l'électricité, l'augmentation des tarifs pour les ménages sera inférieure à 3% cette année, assure Matignon.
Les actions EDF et GDF Suez sont en nette baisse mardi à la Bourse de Paris sous l'effet de ces annonces.
Le gel de l'augmentation du gaz durera "au moins pendant l'année qui vient" a déclaré le porte-parole du gouvernement, François Baroin, qui a parlé sur France 2 de "geste important".
L'annonce fait suite au mécontentement provoqué par l'augmentation de 5% des prix du gaz à compter du 1er avril. Une nouvelle hausse qui aurait dû intervenir mécaniquement en juillet n'aura pas lieu, a annoncé Matignon.
François Fillon a demandé en outre aux ministres de l'Economie et de l'Energie, Christine Lagarde et Eric Besson, de saisir pour avis la Commission de régulation de l'énergie (CRE) d'une proposition de hausse des tarifs réglementés de l'électricité de 1,7% au 1er juillet prochain, dit le communiqué.
Le gouvernement proposera par ailleurs dans le prochain projet de loi de finances que le relèvement de 0,3 centimes d'euros par kilowattheure de la contribution au service public de l'électricité (CSPE) prévu le 1er janvier 2012 ait lieu pour moitié le 1er juillet 2011 et pour moitié le 1er juillet 2012.
Cela se traduira par une hausse de 1,2% de la facture des ménages à chacune de ces échéances.
Au total, jusqu'au 30 juin 2012, le prix de l'électricité augmentera de 2,9%, résume Matignon.
François Baroin a salué "une augmentation qui sera en dessous des 3% (alors qu'on) nous annonçait une augmentation de 5% par an jusqu'en 2020".
"Un effort est produit par les pouvoirs publics en la matière, un effort important pour équilibrer et étaler ces hausses qui, là aussi, sont liées à l'évolution du coût des matières premières", a ajouté le ministre du Budget.
Toujours pour le gaz, François Fillon a demandé à Christine Lagarde et Eric Besson d'élaborer une nouvelle formule tarifaire et de revoir le contrat de service public qui lie GDF Suez à l'Etat afin de le rendre plus favorable au consommateur.
LE PS PREND ACTE, LE FN DÉNONCE
Face à la hausse des prix du carburant, le gouvernement propose d'augmenter les déductions fiscales dont bénéficient ceux qui utilisent beaucoup leur véhicule dans un cadre professionnel.
L'objectif est de revaloriser de 4,6% le barème forfaitaire kilométrique applicable à l'imposition des revenus de l'année 2010. Cette mesure sera financée par une contribution spéciale des compagnies pétrolières qui sera discutée dans les prochains jours, a indiqué Christine Lagarde depuis Moscou.
Plus généralement, François Fillon insiste sur la nécessité de diminuer la dépendance de l'économie française aux énergies fossiles et d'intensifier les mesures favorisant les économies d'énergie.
L'opposition a pris acte du geste du gouvernement en faveur de l'une des préoccupations majeures des Français, le pouvoir d'achat.
"Tout ce qui contribue à améliorer le pouvoir d'achat des Français va dans le bon sens", a déclaré le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon.
"Nous aurions souhaité qu'il puisse y avoir une utilisation des 'super profits', notamment de Total, pour créer un tarif social de l'énergie", a-t-il toutefois ajouté sur France Info.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, a dénoncé pour sa part dans un communiqué "une opération de communication au mépris du pouvoir d'achat des Français."
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