mercredi 23 mars 2011

L’inflation repart à la hausse en février, portée par les prix de l’énergie


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L’indice des prix à la consommation a progressé de + 0,5 % sur un mois en février, porté par la hausse des prix de l’énergie, selon les chiffres publiés, mardi 15 mars, par l’Insee. L’inflation repart ainsi à la hausse après une baisse de 0,2 % en janvier par rapport au mois de décembre 2010.
En tendance annuelle, l’inflation se maintient à peu près au niveau qui est le sien depuis la fin d’année 2010 : + 1,7 % en février par rapport au même mois de 2010. L’indice était en progression de 1,8 % sur un an en janvier et en décembre.

Inflation importée

L’inflation tient pour une large part à l’augmentation des prix de l’énergie. Ceux-ci ont augmenté de 1,1 % en l’espace d’un mois, après une progression mensuelle de +3,7 % en janvier et de +1,9 % en décembre. La hausse est de +15 % sur un an (février 2011 par rapport à février 2010).

“Ce renchérissement est visible à la fois sur les prix des carburants (+1,4 % ; 17,3 % sur un an) et sur ceux des combustibles liquides (+3,9 % ; +29,4 % sur un an)”, souligne l’Insee.

Hausses dans le services

Les prix des services ont également augmenté. L’Insee parle même de “forte hausse” : +0,7 % sur un mois; +1,6 % sur un an. L’organisme de statistiques pointe notemment des “augmentations saisonnières liées aux vacances scolaires d’hiver” et “des relèvements tarifaires“, citant, pour ces derniers, les hausses prix des services de télécommunications, des consultations médicales, des transports ferroviaires…

Le léger tassement du taux d’inflation en glissement annuel “provient essentiellement de l’évolution des prix des produits manufacturés durant la période des soldes qui a masqué le maintien de pressions haussières sur les prix de l’énergie, mais également dans le secteur des services“, relève Frédérique cerisier, économiste chez BNP Paribas.
 
“L’inflation devrait retrouver une tendance haussière dès le mois prochain”, ajoute-t-elle.

La hausse des prix reste largement importée et indépendante d’une dynamique forte de l’activité en France. C’est ce que montre l’inflation sous-jacente.

Cet indicateur, qui exclut les prix soumis à l’intervention de l’Etat, liés à des facteurs climatiques ou à des tensions sur les marchés mondiaux, affiche en février une hausse de 0,1 % sur un mois et de + 0,4 % sur un an..

En janvier, sa progression était de + 0,7 % sur un an. Comme en décembre 2010.
La faiblesse de l’inflation sous-jacente, constatée ces derniers mois, se confirme donc.

Elle traduit, entre autres, le fait que les entreprises, toujours en sous-production, jouent sur les prix pour conserver ou gagner de l’activité.

L’utilisation de l’”arme prix” se concrétise par des réductions de marges, mais aussi par de fortes pressions sur les salaires.

Ralentissement de la progression du pouvoir d’achat

Cette configuration - hausse de l’inflation totale, baisse de l’inflation sous-jacente - reste donc défavorable aux salariés : les salaires restent sous pression et l’évolution du pouvoir d’achat est contrainte.

Ce dernier devrait encore progresser légèrement cette année, mais sans doute moins que l’an passé.

Selon l’Insee, le ralentissement devrait être sensible dès le premier semestre : l’organisme estime que le pouvoir d’achat de l’ensemble des Français devrait croître de + 0,9 % en moyenne sur les six premiers mois, contre + 1,2 % au second semestre 2010.

L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) considère, quant à lui, que le pouvoir d’achat total des Français devrait augmenter de 1 % sur l’ensemble de l’année 2011. C’est-à-dire moins que l’année dernière, au cours de laquelle la hausse aura été de 1,4 %, selon l’Insee (contre 1,6 % en 2009).

“L’inflation mange une grosse partie de la progression du revenu disponible [ensemble des revenus, moins les impôts] qui elle-même est en train de se tasser assez fortement”, relève Mathieu Plane, économiste à l’OFCE.

Il cite ainsi une progression en glissement annuel du revenu disponible qui devrait passer de + 3,2 % fin 2010-début 2011 à + 2 % à la fin de cette année. Notamment en raison de l’entrée en vigueur d’un budget 2011 de rigueur, “avec la suppression de certaines niches fiscales et la fin des mesures de relance”.

Vent de panique sur les Bourses mondiales


Le Nikkei a chuté de plus de 14% en deux jours 


La Bourse de Tokyo a vécu mardi l'une des pires journées de son histoire, l'indice Nikkei s'effondrant de 10,55 % dans un mouvement de panique des investisseurs sur fond d'aggravation de la crise nucléaire au Japon.

A la clôture, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes a plongé de 1 015,34 points, à 8 605,15 points, subissant, en pourcentage, la troisième plus importante chute depuis sa création, il y a plus d'un demi-siècle.

Dans le sillage de Tokyo, les places européennes chutaient également vers 15 heures. La Bourse de Paris a accentué ses pertes, le CAC 40 perdant brièvement 4 %, dans un volume d'échanges deux fois supérieur à la normale.

A la même heure, la Bourse de New York s'enfonçait elle aussi dès l'ouverture, le Dow Jones perdant 2,42 % et le Nasdaq 2,89 %.
L'indice japonais Nikkei avait déjà chuté lundi de 6,18 %, trois jours après un séisme et un tsunami qui ont dévasté le nord-est du Japon, détruisant ou endommageant les infrastructures et des sites de production.


Mardi, l'indice a commencé la journée en forte baisse et s'affichait encore en forte baisse, de 6,45 %, à la mi-séance. Mais c'est un vent de panique qui s'est levé sur le marché à la reprise de 4 h 30, après que le gouvernement eut admis que le niveau de radioactivité mesuré à la centrale nucléaire de Fukushima était dangereux pour la santé, la Bourse s'effondrant de près de 14 %.


Aucun secteur n'a semblé épargné. Parmi les géants de l'électronique, Panasonic s'est écroulé de 11,27 %, à 866 yens, et Sony de 8,86 %, à 2 324 yens. Le constructeur automobile Toyota a chuté de 7,40 %, à 3 065 yens, son concurrent Nissan a baissé moins franchement de 3,32 %, à 698 yens, tout comme Honda qui a reculé de 3,90 %, à 2 974 yens.

Les firmes de BTP, qui avaient bondi lundi grâce aux perspectives de grands travaux nécessaires à la reconstruction du Nord-Est, ont chuté lourdement à leur tour, tout comme l'immobilier.

Vue d'un panneau montrant les indices boursiers, à Tokyo, le 15 mars 2011.
Vue d'un panneau montrant les indices boursiers, à Tokyo, le 15 mars 2011.AFP


Les autres places régionales, inquiètes des conséquences économiques de cette catastrophe, ont également connu un mouvement de net repli. La Bourse de Hongkong a terminé en baisse de 2,86 % et celle de Shanghaï de 1,41 %. Sydney s'est replié de 2,11 %, Séoul de 2,40 % et Singapour de 2,49 %.


La pression n'est pas appelée à retomber, puisque la crise nucléaire s'est aggravée mardi au Japon après une nouvelle explosion et un incendie à la centrale de Fukushima 1, où les accidents se succèdent depuis le violent séisme de vendredi, qui a probablement fait plus de 10 000 morts. "Le niveau de radioactivité a considérablement augmenté" sur le site de la centrale, a déclaré le premier ministre japonais, Naoto Kan, à la télévision, avant que son porte-parole annonce, quelques heures plus tard, que le niveau avait commencé à baisser.

M. Kan a appelé les personnes habitant dans un rayon de 30 kilomètres à rester calfeutrées "à la maison ou au bureau".

Pour soutenir le yen et l'économie, la Banque du Japon (BoJ) a annoncé mardi avoir injecté 8 000 milliards de yens (70 milliards d'euros) supplémentaires sur le marché monétaire, en plus des 15 000 milliards de yens (131,6 milliards d'euros) déjà injectés la veille. Le montant des injections massives de fonds effectuées lundi par la BoJ était inédit pour une seule journée.

La Banque centrale avait décidé par ailleurs lundi d'augmenter de 5 000 milliards de yens (44 milliards d'euros) ses achats divers d'actifs et de maintenir son taux directeur dans la fourchette 0,0 % à 0,1 %, pour faciliter les financements et tenter de stabiliser les marchés.

Pour Eric Besson et François Baroin, l'affaire Renault n'est pas finie

Carlos Ghosn, le 14 mars 2011, sur le plateau de TF1. 

Eric Besson, le ministre de l'industrie a affirmé, mardi 15 mars, que les excuses publiques du PDG de Renault, Carlos Ghosn, aux trois cadres accusés à tort d'espionnage ne marquaient pas "la fin de cette histoire", indiquant attendre les résultats d'un audit interne sur l'affaire. "C'est bien que le président de Renault ait présenté tout de suite ses excuses publiques", a déclaré M. Besson sur RTL, mais "ce n'est pas la fin de cette histoire interne."


"Il y a un audit interne par une personnalité externe qui a été demandé, diligenté, et qui va permettre de connaître les responsabilités exactes dans l'entreprise" dont l'Etat est le premier actionnaire, à hauteur de 15 %, a précisé le ministre.
 
"Ce qu'a dit Carlos Ghosn hier, c'était très important, c'est une étape indispensable", a poursuivi M. Besson, estimant que le PDG de Renault avait "bien fait en plus de renoncer à une partie importante de sa rémunération".

François Baroin, ministre du budget et porte-parole du gouvernement, renchérit : 
"L'amateurisme invraisemblable" dans cette affaire fait qu'"on ne pourra pas laisser cela sans suite". Le ministre a précisé qu'une éventuelle démission n'était pas un sujet à l'ordre du jour.

"Je trouve anormal qu'une immense entreprise comme celle-ci ait basculé dans un amateurisme et une affaire de bibi-fricotin et de barbouze de troisième division", a-t-il ajouté, en estimant que la décision de M. Ghosn de renoncer à ses bonus et stock-options était "la moindre des choses".

Le constructeur automobile a reconnu, lundi, par la voix de M. Ghosn que l'affaire d'espionnage qui secouait le groupe était probablement montée de toutes pièces et a innocenté les trois cadres accusés "à tort" en leur promettant "réparation".

Le prix du pétrole chute du fait de la crise nucléaire au Japon

A près de 100 dollars le baril, le pétrole injecte de l'inflation dans l'économie mondiale. 

Les prix du pétrole dégringolaient mardi 15 mars, le marché continuant de s'alarmer des conséquences du séisme qui a frappé le Japon, alors que la crise nucléaire s'amplifie dans l'archipel.

Vers 12 h 15 à Paris, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 110,08 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en chute de 3,59 dollars par rapport à la clôture de vendredi. Il était un peu plus tôt tombé brièvement sous les 110 dollars, pour la première fois depuis le 24 février. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance s'effondrait de 3,27 dollars à 97,92 dollars, après être glissé à son plus bas niveau depuis deux semaines, à 98,34 dollars.

Les opérateurs s'inquiètent d'une possible forte diminution à court terme de la demande de brut du Japon, troisième consommateur mondial. "Dans l'immédiat, avec la fermeture de capacités de raffinage de 1,2 million de barils par jour (soit un tiers des capacités du pays), l'impact est négatif pour les prix du pétrole", car cela suppose une nette diminution des importations de l'archipel, commentait Christophe Barret, du Crédit agricole.

RÉPERCUSSIONS SUR L'ÉCONOMIE MONDIALE

En outre, poursuivait l'analyste, "les destructions matérielles, le rationnement de l'électricité et les dommages infligés aux infrastructures devront pénaliser, à court terme, la croissance économique du Japon", avec d'éventuelles répercussions sur l'environnement économique mondial.  A moyen terme, cependant, le Japon pourrait utiliser plus d'hydrocarbures (gaz et pétrole) pour la production d'électricité, afin de compenser la fermeture de centrales nucléaires dans l'archipel, ce qui pourrait accroître finalement sa consommation pétrolière.


"En revanche, un regain des risques géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient continue de fournir un soutien pour les prix", ajoutait Christophe Barret. En Libye, les forces du colonel Mouammar Kadhafi poursuivaient leur progression vers la "capitale" des rebelles, Benghazi. La production de pétrole libyen est à ce jour presque à l'arrêt en raison des combats, a estimé mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE). A Bahreïn, les tensions s'intensifiaient, après le déploiement de troupes du Golfe venues aider la dynastie sunnite des Al-Khalifa à contenir la contestation chiite.

Le PS devrait voter contre une règle d’équilibre inscrite dans la Constitution

article_pspapier.1298985778.jpgLe Parti socialiste devrait signifier officiellement, mardi 15 mars en fin de journée à l’occasion de son bureau national, son opposition au projet du gouvernement d’inscrire dans la Constitution une “règle d’équilibre” des finances publiques.
Selon Michel Sapin, le secrétaire national à l’économie, les socialistes voteront contre le projet de loi de réforme constitutionnelle, que le gouvernement doit présenter mercredi 16 mars en conseil des ministres.

Cela signifie que ce texte n’a aucune chance d’être adopté. Il devrait certes passer le cap de l’examen et du vote à l’Assemblée nationale (en mai), puis au Sénat (en juin). Mais les choses devraient en rester là.

3/5e des suffrages exprimés

Pour être véritablement adoptée, une réforme constitutionnelle doit en effet passer le cap du vote du Congrès, c’est-à-dire réunir 3/5e des suffrages exprimés par les députés et sénateurs.
Avec un vote défavorable du PS, ce sera impossible. Il est donc probable que le président de la République ne cherchera pas à convoquer une réunion du Congrès.

Le projet de loi que le gouvernement présente mercredi 16 mars vise, essentiellement, à instituer des lois-cadres de programmation des finances publiques qui s’imposeront aux lois de finances annuelles (budget de l’Etat, Sécurité sociale).

Cela signifie que, si ces dernières ne respectent pas le cadre défini, le Conseil constitutionnel pourra les censurer.

Le projet de loi renvoie à une loi organique le détail des éléments que devront contenir ces lois de programmation : trajectoire d’évolution des finances publiques sur trois ans, date du retour à l’équilibre plafond de dépenses, plancher de recettes…

“Une affaire de volonté politique”  

“La lutte contre les déficits est nécessaire, mais c’est une affaire de volonté politique et non d’obligations constitutionnelles”, fait valoir Michel Sapin. “Et puis, surtout, ajoute-t-il, nous ne laisserons pas Nicolas Sarkozy dissimuler ses responsabilités - le plus grand déficit connu depuis la dernière guerre - derrière la vertu virtuelle d’une modification constitutionnelle”.

“Cette règle d’équilibre est défendue par des gens qui ont fait n’importe quoi avec les finances publiques ces dernières années”, appuie Jérôme Cahuzac.

Le président (PS) de la commission des finances de l’Assemblée nationale dénonce également le fait que le gouvernement, “qui n’a pas respecté les règles existantes, ni européennes, ni nationales, comme celle relative au financement de la Caisse d’amortissement de la dette sociale”, veuille “imposer une règle de bonne conduite à son successeur en 2012.″

Nouveau cadre européen


La présentation du projet de loi par le gouvernement survient alors que les 27 pays européens se sont accordés, mardi, sur un renforcement du Pacte de stabilité et de croissance.

L’accord - qui doit encore être négocié avec le Parlement européen - prévoit notamment qu’une valeur de référence en matière de dépenses soit introduite et que la hausse des dépenses annuelles ne puisse pas dépasser celle du PIB à moyen terme.

Les Etats ne pourraient pas non plus laisser “dériver” leur dette au-dessus de 60 % du PIB : des mesures de correction seraient imposées, même si le déficit était inférieur à la limite de 3% du PIB. La dette devrait être réduite à un rythme annuel de 5 % sur trois années glissantes.

Des sanctions financières plus lourdes et plus automatiques seraient également mises en place en cas de déficit excessif.

Communautarisme, affaires et procès

Raj Rajaratnam, créateur d'un fonds spéculatif, le 4 mars 2011 à New York.

Est-ce un signe supplémentaire que les Américains, facilement adeptes du déni salutaire et du volontarisme à tous crins - entre "think positive" et "can do" -, se persuadent vite que rien ne sert de ressasser des vieilleries ? Toujours est-il que l'affaire Galleon passionne beaucoup moins l'opinion que ne l'ont fait, par exemple, l'escroquerie de Bernard Madoff ou les accusations graves de conflits d'intérêts portées par le gendarme de la Bourse américaine, la Securities and Exchange Commission (SEC), contre la banque d'affaires Goldman Sachs. 

Il y a pourtant de quoi s'étonner : le procès du gérant de ce fonds spéculatif, Raj Rajaratnam, et de sa trentaine d'acolytes, mêlant des figures de Wall Street de très haut calibre, est la plus importante affaire de délit d'initié depuis celui du trader des premières obligations pourries, Ivan Boesky. Fin 1986, l'homme avait fait la "une" de Time, et les audiences de son procès avaient tenu les médias en haleine. Rien de tel, cette fois, du moins à ce stade initial.
Pour ceux qui auraient manqué le premier épisode (le procès pourrait durer jusqu'à deux mois), voici un rapide rappel des faits. A la tête de son fonds spéculatif Galleon, M. Rajaratnam, un trader spécialisé dans les entreprises d'informatique et le marché des puces, est accusé d'avoir organisé depuis 2001 (et vraisemblablement bien avant) un vaste réseau d'informateurs de haut niveau ayant accès à des données internes des sociétés qu'il suivait, manipulant de fait les cours et permettant à son fonds, et donc à lui-même, de réaliser des bénéfices indus. Les victimes se nomment IBM, Intel, Google, eBay, etc. L'homme plaide non coupable. Dix-neuf de ses vingt-huit coaccusés l'accablent. La justice tranchera.


A ce stade, le procès symbolise les "années d'avidité et de corruption", dixit l'assistant du procureur, Jonathan Streeter, dans lesquelles tant d'acteurs financiers se sont émancipés de toute contrainte morale, chaque jour plus aveuglés et aiguillonnés par leur impunité et par les gains et privilèges mirobolants que leur octroyait leur "prise de risque".


Mais l'affaire Galleon n'est pas que cela : elle est aussi une tranche d'Amérique, symptomatique non seulement des fortunes qui peuvent s'y accumuler, mais aussi de la manière dont parfois elles se constituent, et du rôle que peut y jouer l'appartenance communautaire. Car il est un sujet, présent dans beaucoup d'esprits mais peu évoqué ou seulement de manière allusive : celui de la surreprésentation, parmi les acolytes présumés du fondateur de Galleon, de personnes originaires, comme lui, du sous-continent indien.

Les trois figures prééminentes du "réseau" constitué par M. Rajaratnam, un Tamoul hindou né au Sri Lanka, se nomment Rajat Gupta, Anil Kumar et Rajiv Goel. Le premier, diplômé de l'Indian Institute of Technology de Delhi et de la Harvard Business School, est un ancien PDG du consultant McKinsey, poussé, en 2010, quand l'affaire a éclaté, à démissionner de son poste au directoire de Goldman Sachs. Il récuse radicalement l'accusation d'avoir fourni des informations internes à son ami Raj, en particulier sur l'apport en pleine crise de 5 milliards de dollars de Berkshire Hathaway, le groupe du magnat Warren Buffett, à Goldman. 

Le deuxième, diplômé de l'Indian Institute of Technology de Bombay, est un ex-directeur de McKinsey. Il a perçu pour ses informations 1,75 million de dollars de rétribution sur un compte en Suisse. Son bienfaiteur l'a "piégé", clame-t-il aujourd'hui. Le troisième était directeur des investissements stratégiques d'Intel. S'il a oeuvré à divers délits d'initié, admet-il, c'est "par amitié" pour M. Rajaratnam.

Pourquoi ne pas le croire ? Le patron de Galleon ne s'était-il pas lié avec MM. Kumar et Goel à la très prestigieuse Wharton Business School (Philadelphie), par laquelle ils sont tous trois passés ? En France, on a les réseaux X-Mines ou HEC. Ici s'ajoutent les appartenances "communautaires". Ainsi, hors toute visée délictueuse, se forment les réseaux professionnels amicaux entre "pays". Tous les portraits de Raj Rajaratnam insistent sur ce fait : lorsqu'il entreprenait de développer de nouvelles sources d'information, le patron de Galleon, travailleur acharné et d'une vénalité boulimique, cherchait d'abord en direction de personnes originaires du même pays que lui. Plusieurs autres que ceux précédemment cités apparaissent d'ailleurs parmi les accusés ou les témoins du procès.

Derrière cette affaire émerge une tranche d'histoire américaine comme en regorge un pays où les identités mêlées perdurent (des générations après l'arrivée de ses ancêtres, on y reste irlando ou italo ou sino-américain, etc.). Une histoire d'immigrés où les solidarités affectives liées aux origines géographiques, ethniques ou religieuses communes servent de viatique à une autre avidité : la soif de reconnaissance et de statut que confère la réussite - financière plus que toute autre.

Selon les données du Census Bureau (équivalent américain de l'Insee), les hindous, 0,6 % de la population des Etats-Unis mais en augmentation rapide, y constituent le groupe détenant le plus haut niveau d'éducation : 48 % disposent d'un diplôme universitaire et 43 % des chefs de famille dépassent les 100 000 dollars annuels de revenu. Informatique et finance sont les deux secteurs d'activité les plus emblématiques de l'intégration - jugée comme l'une des plus réussies - d'une communauté.

Espionnage chez Renault : le compte en Suisse appartenait à l'un des enquêteurs

Dominique Gevrey prétendait verser des dizaines de milliers d'euros à la source de l'affaire d'espionnage.

Victoire ! Les enquêteurs de l'affaire Renault ont enfin trouvé un compte en Suisse", raille Le Canard enchaîné à paraître mercredi 16 mars. Sauf que celui-ci n'appartient pas à l'un des trois cadres présumés espions et licenciés par le constructeur automobile mais, comme le révèle l'hebdomadaire, "à Dominique Gevrey, le numéro deux du service de sécurité du groupe – celui-là même qui les pourchassait et avait amené les 'preuves' de leur culpabilité".

Les sommes versées sur ce compte ouvert par M. Gevrey à Lausanne en 2010 étaient censées, selon cet ancien de la Sécurité militaire, rémunérer la "source" à l'origine de l'affaire d'espionnage. A en croire Le Canard enchaîné, cette source n'existait pas, et la moitié des quelque 245 000 euros qui lui étaient destinés ont, après avoir transité par l'Espagne, terminé leur parcours sur ce compte suisse. Lorsque Renault a commencé à douter des informations transmises par Gevrey, le groupe a bloqué les transferts de fonds (le reste des sommes que le barbouze prétendait verser à sa source et son "bonus" personnel de 924 000 euros).


L'hebdomadaire relate également les mises en scène effectuées par Dominique Gevrey pour éviter de présenter cette source aux responsables de Renault qui travaillaient sur le dossier. M. Gevrey est à ce jour le seul mis en examen pour escroquerie en bande organisée dans cette affaire qui a ébranlé Renault. Il a été placé en détention provisoire après avoir été arrêté alors qu'il s'apprêtait à embarquer pour la Guinée.

Emploi des jeunes : les propositions sur l’accompagnement des demandeurs d’emploi s’affinent

   
 Patronat et syndicats ont précisé, mardi 15 mars, leurs propositions sur l’accompagnement des jeunes demandeurs d’emploi, tout particulièrement ceux ayant des difficultés d’accès au marché du travail, faute de qualifications reconnues ou suffisantes ou parce qu’ils ont besoin d’être aidés pour entrer en relation avec des entreprises. Une nouvelle séance de négociation, le 29 mars, devrait permettre aux partenaires sociaux de boucler ce premier volet de leurs discussions.
Trois ans après leur sortie du système éducatif en 2004, 120.000 jeunes avaient connu, selon le Cereq, un accès différé à l’emploi, 60.000 avaient décroché de l’emploi et 80.000 en étaient éloignés. Ces chiffres donnent une idée, selon la CFDT, du public potentiel concerné par un accompagnement renforcé. Différents acteurs du service public de l’emploi pourraient le mettre en oeuvre. La CFDT en retient trois : Pôle emploi, les Missions Locales et l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). Le Medef y ajoute l’AFPA et les opérateurs privés de placement.
Cet accompagnement renforcé a pour objectif, selon le patronat, de “favoriser l’accès à un emploi durable (CDI, CDD ou contrat de travail temporaire d’au moins six mois), d’accompagner un projet de création d’entreprise ou, à défaut de permettre une entrée en formation”. Il comporterait plusieurs phases : le diagnostic de la situation du jeune, la mise en relation de ce dernier avec des entreprises ayant des besoins identifiés de main d’oeuvre précédée d’une phase éventuelle de préparation opérationnelle à l’emploi (POE) ou d’un contrat de professionnalisation.
Pendant toute la durée de leur accompagnement (six mois à un an, selon les sources) et pendant encore six mois à un an après celui-ci (il s’agit d’éviter les décrochages en cours de cursus), les jeunes seraient suivis par un référent unique et parrainés par un tuteur externe, par exemple un senior en fin de carrière ou à la retraite et souhaitant aider un jeune à évoluer en entreprise.
La CFDT préconise un accompagnement renforcé de type Convention de reclassement personnalisé (CRP) avec mise en oeuvre du RSA ou d’une ‘”allocation primo-demandeur d’emploi”. Pour 10.000 jeunes, le suivi en CRP représenterait un coût de 18 millions d’euros et l’allocation primo-demandeur d’emploi de 56 millions. FO défend de son côté l’idée d’une allocation jeune salarié, qui coûterait pour 200.000 jeunes près de 125 millions. Ces propositions et celles, souvent moins abouties, d’autres syndicats seront débattues le 29. Pour éviter tout dérapage, le Medef a insisté mardi sur la nécessité de flécher les dispositifs sur des publics de jeunes bien particuliers.

 

Bolloré : "Nous avons fait deux gros paris : les médias et le stockage d'électricité"

L'industriel Vincent Bolloré, propriétaire du groupe du même nom, en mars 2009. 

Le groupe Bolloré a publié, mardi 15 mars, un chiffre d'affaires au titre de 2010 de 7 milliards d'euros, en hausse de 17%. Le résultat net a été multiplié par trois, à 358 millions d'euros. Dans une interview au Monde, Vincent Bolloré, son PDG, explique les lignes directrices de sa 
stratégie. Extraits

Le bénéfice opérationnel du groupe Bolloré a progressé de 40% en 2010. A quoi attribuez-vous ce rebond ?

Nos métiers traditionnels, qui progressent régulièrement année après année, se sont particulièrement bien comportés en 2010 en dégageant 400 millions d'euros de résultat opérationnel. Comme nous sommes un groupe familial contrôlé à 80%, nous avons la liberté de pouvoir réinvestir cet argent dans de nouveaux métiers au lieu de le consacrer à payer des dividendes à nos actionnaires. Ces dernières années, nous avons fait deux gros paris : les médias et le stockage d'électricité.

Le pôle médias – la presse gratuite avec Direct matin et la télévision avec Direct 8 et Virgin 17-  coûtait au groupe jusqu’à présent 100 millions d’euros par an. Grâce à la croissance des recettes publicitaires, cette branche a été à l’équilibre en décembre 2010, Direct 8 sera bénéficiaire cette année, Direct Matin et Direct Star pourraient l'être dans deux ans.

Et votre second pari, le stockage d’électricité, combien cette activité perd-elle ?

Nous passons en charges environ 100 millions d’euros en 2010. Mais il s’agit de l’axe de développement le plus prometteur pour le groupe.

Jusqu’à présent, cette activité n’intéressait personne, alors que nous étions leader mondial des composants pour condensateurs. Avec l’envolée des prix du pétrole et la montée des préoccupations environnementales, on s’est mis à rechercher des solutions alternatives aux énergies fossiles. 

On voit avec ce qui se passe au Japon que le nucléaire ne va pas résoudre tous les problèmes.

Mais si l’on sait très bien produire de l’électricité à partir d’énergies alternatives -photovoltaïque, éolien, hydraulique –  la stocker se révèle beaucoup plus compliqué. Or c’est tout un métier que nous maîtrisons depuis maintenant trente ans. Quand je suis arrivé à la tête du groupe je n’aurais jamais pensé que cette activité devienne si stratégique.

Aujourd’hui c’est devenu la nouvelle coqueluche d’une bonne partie de l’industrie, dont la voiture électrique n’est qu’une application.

ISF : interrogations sur l’application de la réforme cette année

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Allègement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), ou création d’un nouvel impôt sur le revenu de la fortune (IRF), quelle que soit l’option que choisira finalement le gouvernement pour réformer la fiscalité du patrimoine, celle-ci pourra-t-elle s’appliquer cette année ? Cela voudrait dire que le projet de loi devrait être adopté avant le 15 juin, qui est la date-butoir, chaque année, pour le dépôt des déclarations relatives à l’ISF.

A l’Assemblée, certaines sources indiquent que le projet du gouvernement devrait être adressé au Conseil d’Etat fin avril, être présenté en conseil des ministres dans la première quinzaine de mai, puis passer à l’Assemblée nationale et, enfin, au Sénat fin mai. Mais au Sénat on indique que le texte ne devrait pas venir en examen avant le 14 ou 15 juin.

Scénarios 

Deux scénarios de réforme ont été présentés par le gouvernement, qui indiquera, après les élections cantonales, début avril, lequel il retient.

La première option consiste à aménager l’ISF, en relevant le seuil d’entrée de 800 000 euros à 1,3 million d’euros, tout en réduisant et allégeant les tranches et les taux d’imposition : taxation à 0,25 % entre 1,3 et 3 millions de patrimoine; taxation à 0,5 % au-delà.

La valeur de la résidence principale continue à bénéficier d’un abattement de 30 %. Les biens professionnels et les oeuvres d’art restent exclus de l’impôt.

La seconde option consiste à abandonner la taxation du stock de patrimoine pour mettre en place une imposition de la variation de la valeur du patrimoine (les plus-values latentes) pour les personnes disposant d’un patrimoine supérieur à 1,3 million d’euros.

Un taux unique de 19 % est appliqué sur la variation de la valeur de l’ensemble des actifs détenus (immobilier, valeurs mobilières, assurance-vie).

En cas de moins-values, cette perte de valeur vient en déduction sur les dix années suivantes. Lors de la vente et de la réalisation réelle de la plus-value, les impôts déjà versés sont déduits des impôts dus.

Dans les deux cas de figure, avec un nouveau seuil d’entrée fixé à 1,3 million d’euros de patrimoine, ce sont 300 000 personnes qui sortent du champ de l’ISF.

Dans les deux cas de figure également, et pour ces contribuables disposant d’un patrimoine supérieur à 1,3 million d’euros, la réforme passe par la suppression du bouclier fiscal.

L'américain General Mills rachèterait Yoplait

Vue partielle d'une usine Yoplait à Vienne, le 13 mai 2008. 

La saga du rachat de Yoplait va peut-être bientôt prendre fin : selon Le Figaro, ce serait l'américain General Mills qui serait sur le point de reprendre 51 % du capital détenus par le fonds PAI Partners. Ni Yoplait, ni PAI, ni Sodiaal (le deuxième actionnaire de Yoplait) n'ont pour l'instant commenté ces informations.

D'après les actionnaires de Yoplait, pas moins de neuf candidats s'étaient déclarés. Parmi eux figuraient les français Bel et Lactalis, dont une offre a déjà été rejetée, le suisse Nestlé, le mexicain Lala, le chinois Bright Food ainsi que trois fonds d'investissement (Lion Capital, Axa Private Equity et Bain Capital).

UN GROUPE TRÈS CONVOITÉ

A la suite du rachat, Yoplait serait divisé en deux : une société d'exploitation qui comprend l'outil de production d'un côté ; une société qui contrôle les marques et encaisse les royalties de l'autre. Cette division juridique garantirait "l'ancrage français du groupe", autrement dit la part de Sodiaal dans Yoplait.

L'achat de Yoplait suscite une forte convoitise notamment en raison d'une importante concentration dans le secteur des produits laitiers : Yoplait est un des rares tremplins pouvant permettre à des acteurs de second rang de se hisser au niveau des géants comme Nestlé ou Danone.

General Mills prêt à débourser 800 millions d'euros pour Yoplait

Vue partielle d'une usine Yoplait à Vienne, le 13 mai 2008. 

Sodiaal et PAI Partners ont annoncé vendredi un accord d'exclusivité avec General Mills en vue de l'acquisition par le groupe américain de 50 % de Yoplait. Les deux sociétés détiennent conjointement le numéro deux mondial des produits laitiers frais derrière Danone depuis 2002.

General Mills, propriétaire des glaces Häagen-Dazs, est le franchisé de Yoplait aux Etats-Unis et à ce titre a beaucoup développé la marque à la petite fleur sur ce marché. Ces discussions vont permettre à General Mills de devenir actionnaire majoritaire de Yoplait. Cette opération va s'effectuer en deux temps : le groupe américain va d'abord racheter la moitié du groupe français mise en vente par PAI Partners pour 800 millions d'euros, ce qui valorise la totalité du capital de Yoplait à 1,6 milliard d'euros. Ensuite, General Mills va acquérir 1 % de la participation du groupe coopératif français Sodiaal, qui regroupe 9 000 producteurs de lait, pour un "montant qui n'est pas encore précisé", a indiqué ce porte-parole. "Au total ce sera 50 % + 1 % de Sodiaal pour plus de 800 millions d'euros", a-t-il résumé.
PAI avait acheté la moitié de Yoplait en juin 2002 pour 71 millions d'euros et indique avoir investi 200 millions d'euros dans l'entreprise depuis. Yoplait a généré environ 3,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2010 grâce aux franchisés, notamment aux Etats-Unis. Un pacte d'actionnaires devrait être conclu entre General Mills et Sodiaal dans les prochains jours.

Commerce, économie, gestion : les profils que recherchent les entreprises

LVMH, qui vient de racheter l'italien Bulgari, est l'entreprise dans laquelle rêvent le plus de travailler les étudiants en commerce-gestion selon le cabinet Universum.

Finance, banque et assurance, métiers de l'immobilier, audit-comptabilité-gestion ou encore commerce et marketing... Bonne nouvelle, le monde du business recrute de nouveau. "Pas d'euphorie en 2011, après deux années de contraction, mais nous nous attendons globalement à une amélioration de 10 à 15% du marché de l'emploi", rapporte Fabrice Coudray, directeur général du cabinet de recrutement spécialisé Robert Half International.

Côté formations, la conjoncture renforce l'appétence des entreprises pour l'alternance (contrat d'apprentissage ou de professionnalisation). "Les licences professionnelles à bac+3 s'insèrent de mieux en mieux, même si le BTS reste le diplôme le plus recruté en volume, alors que la concurrence est très forte pour les bac+5 sur des postes de cadres qui leur sont plus rarement accessibles", résume Pierre Lamblin, directeur des études de l'APEC (Agence pour l'emploi des cadres). Enfin, la maîtrise de l'anglais est indispensable à tous les niveaux et une expérience internationale, fortement appréciée.

BANQUE-ASSURANCE: PLUS DE BAC+3

Les banques et les assurances ont relancé l'an dernier leur politique d'embauche de jeunes diplômés pour faire face à de nombreux départs à la retraite et à un besoin accru de compétences nouvelles. Le tout dans le cadre de la complexification des produits et de l'évolution règlementaire du secteur. Une bonne moitié des 40 000 recrutements annoncés au sein de ces entreprises cette année concernent les jeunes diplômés. "Le secteur continue de recruter, mis à part peut être en finance de marché fortement impacté par la crise. Quoi qu'il en soit, les jeunes bien formés ne restent pas sur le carreaux", assure Fabrice Coudray.
Pour autant, ils débutent en général en bas de l'échelle, par exemple sur des postes de conseillers clientèles en banque de détail. 75% des postes ouverts aux jeunes diplômés correspondent au niveau bac+2/3. Les BTS (brevets de techniciens supérieurs) banque, assurance et commerciaux (notamment NRC - négociation et relation client – et MUC - management des unités commerciales) ainsi que les DUT commerciaux restent très appréciés des recruteurs. Les universités délivrent aussi une trentaine de licences professionnelles dans la banque-assurance (banque-assurance à l'IAE de Lyon, gestion juridique des contrats d'assurance à Assas...). "Ces dernières – surtout si elles sont réalisées en alternance - gagnent du terrain, nos postes d'entrée demandant plus de compétences, techniques ou linguistiques, qu'auparavant", remarque Carole Sottel, responsable de recrutement chez BNP Paribas.

Les bac+4/5 se disputent un marché cadre restreint à un tiers du total des offres d'emplois, dont seules 10% sont destinées aux jeunes diplômés. Dans l'assurance grands comptes, Sabine Pinel recherche avant tout "des profils formés en alternance, voire disposant d'un double diplôme approfondissant les connaissances juridiques, par exemple". Ces derniers débuteront sur des postes commerciaux en gestion, en sinistre, en souscription, ou sur des fonctions plus techniques en actuariat (qui s'appuie sur les mathématiques financières et les statistiques pour modéliser les risques). Chargée de développement ressources humaines chez Axa Corporate Solutions, Sabine Pinel confirme "une tendance à la hausse du niveau de recrutement", due à l'évolution des métiers de l'assurance et/où à l'internationalisation de certains services.

En banque, selon Carole Sottel, les bac+5 "peuvent rapidement évoluer, sur des postes de conseillers grands comptes dans la banque d'affaire par exemple".

L'université propose plus d'une centaine de masters professionnels estampillés banque, assurance ou finance, ou encore des spécialités en économie et contrôle de gestion, en droit ou en MIAGE (méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises), que ce secteur recrute également. Les diplômés de grandes écoles de commerce et d'ingénieurs (option finance) sont très recherchés, en fonction de la réputation ou encore de la dimension internationale de leur diplôme. Les ingénieurs travailleront aussi bien dans les fonctions supports (informatique) que dans le global risk management. Enfin, les établissements spécialisés tels l'ENASS (Ecole nationale d'assurances), l'ITB (Institut technique de banque) ou l'ITM (Institut des techniques de marchés) font office de véritable valeur sûre.

FRAGILE RELANCE DANS L'IMMOBILIER

Après une sévère coupe de 11% des effectifs en 2008, les agences et réseaux immobiliers (Orpi, Century 21...) se relèvent difficilement de la crise. "Le secteur recrute deux fois moins qu'avant", prévient Thierry Cheminant, directeur pédagogique de la FNAIM (fédération nationale de l'immobilier). Soit autour de 3000 jeunes diplômés, dont un quart sur des postes de cadres, chaque année. Les titulaires d'un BTS profession immobilière représentent 50% de ces recrutements.

Là encore, la licence pro gagne du terrain. "Le secteur de l'immobilier social (HLM) les apprécie pour leurs compétences techniques et juridiques plus approfondies. Aujourd'hui, avec l'apparition d'une législation de plus en plus complexe, même les cabinets de transaction se tournent vers ces profils", observe Thierry Cheminant. Les universités proposent une dizaine de licences professionnelles en immobilier (droit et opérations immobilières à Grenoble, gestion technique du patrimoine immobilier à Paris 1...). A bac+5, les grands cabinets se tournent vers les masters professionnels du secteur (à Dauphine, Assas, Marne-la-Vallée, Lyon 2, Marseille-Aix, Toulon, par exemple) et les diplômés d'écoles de commerce. A noter, au plus haut niveau, le mastère spécialisé en management urbain, environnement et services de l'ESSEC, mais aussi les écoles spécialisées (ESPI, ICH...), qui sont autant de valeurs sûres des métiers de l'immobilier.

AUDIT-COMPTA-GESTION, EXPÉRIENCE RECHERCHÉE 

Les grands cabinets d'audit et de conseil (Deloitte, Ernst & Young, KPMG, Pricewaterhouse...) "anticipent la sortie de crise", juge Fabrice Coudray... et stabilisent (enfin) leur niveau de recrutement, concentrés notamment sur des postes d'auditeurs, de consultants financiers et d'expert-comptables. "Les profils comptables, de contrôle, d'audit, restent nécessaires et font partie des expertises métiers qui souffrent le moins en entreprise", résume ce dernier. Mais ce secteur recherche d'avantage des cadres confirmés que de jeunes diplômés. Ces derniers ne décrochent que 19% de l'emploi cadre, soit quelques milliers de postes par an", prévient Pierre Lamblin.

A bac+2, les étudiants ont avant tout le choix entre un BTS CGO (comptabilité et gestion des organisations) et un DUT (diplôme universitaire de technologie) GEA (gestion des entreprises et des administrations) "profils particulièrement bien perçus par les PME-PMI", souligne Fabrice Coudray. Les universités proposent également de nombreuses licences professionnelles (en management des organisations, option assistant de gestion et contrôle financier par exemple) d'université ainsi qu'un certain nombre de masters (comptabilité, contrôle, audit…).

Restent les grandes écoles de commerce et d'ingénieurs, voies royales "surtout si elles sont couplées en double diplôme avec une formation universitaire, comme un master comptable par exemple", note Pierre Lamblin. Vient, enfin, la filière traditionnelle des diplômes comptables, qui comprend le DCG (diplôme de comptabilité et gestion) à bac+3, le DSCG (diplôme supérieur de comptabilité et gestion) à bac+5 et le DEC (diplôme d'expertise comptable) à bac+8. Au sein de ce studieux parcours, les stages sont primordiaux (trois ans de stages sont imposés pour accéder au titre envié d'expert-comptable).

LE COMMERCE ET LA DISTRIBUTION, SECTEUR FLEUVE

La filière de la distribution et du commerce interentreprises, qui annonce 190 000 recrutements d'ici à 2015, a recruté près de 23 000 jeunes diplômés l'an dernier. Dont 13% de cadres, selon l'APEC. Les nouvelles recrues débutent avant tout comme commerciaux, à la sortie de l'un des quatre BTS du secteur: les BTS MUC et NRC – cités plus haut –, commerce international et technico-commercial. Le DUT techniques de commercialisation, les licences professionnelles (comme la licence en alternance DISTECH, dans la grande distribution) ou e-commerce (IUT d'Evry, Bordeaux 4, Nancy 2...) restent très recherchées.

A un niveau supérieur, les masters professionnels universitaires sont pléthore dans le domaine de la vente, parfois sectorielle (option agroalimentaire à Bordeaux 4 ou Montpellier 1; biologie à Grenoble 1…) ou encore le commerce international. Certaines spécialités, comme e-commerce/e-management (Paris 10 et 12, Rennes, Strasbourg…) ou responsable qualité, sont particulièrement bien perçues par les entreprises. Les écoles de commerce – aux parcours souvent plus internationaux – restent une voie royale pour évoluer dans ce secteur, toujours en fonction de la renommée de l'établissement qui délivre le diplôme. Et les entreprises diversifient de plus en plus les profils recrutés, allant notamment chercher de plus en plus d'ingénieurs pour combler leurs besoins sur des fonctions technico-commerciales. A noter, également, les formations très professionnelles délivrées en deux ans par les instituts de promotion commerciale et les écoles de gestion et de distribution des chambres de commerce et d'industrie.

LE MARKETING, FONCTION TRANVERSE

Les 300000 employés du marketing, recrutés aussi bien dans l'industrie que dans les services, se retrouvent dans tous les secteurs cités plus haut. Le commerce, le conseil et la gestion des entreprises, la distribution, l'informatique, la communication puis la banque-assurance restent les principaux secteurs où ces jeunes cadres sont recrutés. A bac+2, citons les BTS communication des entreprises et communication audiovisuelle et le DUT information-communication. A un plus haut niveau, les diplômés d'université, d'écoles d'arts appliqués mais aussi d'IEP (institut d'études politiques, Sciences Po), pour ceux qui visent les postes enviés de chef de pub ou de chef de produit, par exemple.

Là encore, une bonne école de commerce reste la voie la plus sûre. " Mais attention, prévient Pierre Lamblin, les diplômés de grandes écoles s'imaginent à tord débuter dans la stratégie marketing, alors qu'en vérité la plupart se retrouve dans le commercial-marketing, bref (là encore) dans la vente ". L'APEC a comptabilisé près de 20000 premiers emplois cadres dans le commerce-marketing en 2010, contre à peine plus de 1500 en marketing stricto-sensus. Parce que vous le valez bien… mais pas tout de suite.

Cet article est issu du hors-série du "Monde" "Le guide de l'après bac" vendu sur la boutique en ligne du "Monde" (8,50 euros)

Japon : "L'économie sera plus difficile à relancer qu'après le séisme de Kobe"

Des postes de télévision sont éteints pour faire des économies d'énergie dans un magasin de Tokyo, vendredi 18 mars.

Au-delà du dramatique bilan humain, le séisme et le tsunami qui ont touché le Japon, vendredi 11 mars, devraient avoir un impact économique "considérable" sur l'économie du pays, selon le porte-parole du gouvernement. Un coût estimé à 100 milliards de dollars (71 milliards d'euros), soit environ 2 % du PIB, par la banque singapourienne DBS. Nicolas Minvielle, professeur à Audencia et spécialiste de l'économie japonaise, détaille l'impact économique et financier de la catastrophe.

Quelles ont été les retombées du séisme, du tsunami et de la menace nucléaire sur l'économie japonaise ?
 
L'économie du Japon est paralysée par le manque d'activité. Il y a fort à parier que l'économie du pays sera plus difficile à relancer qu'après le séisme de Kobe en 1995. Après le séisme et le tsunami du 11 mars, certaines chaînes de production se sont arrêtées du jour au lendemain, de Sendai jusqu'à Tokyo. De grands groupes comme les géants de l'automobile Toyota et de l'électronique Sony ont suspendu leur production. Le Japon est un pays qui exporte beaucoup et l'incapacité du pays à répondre à la demande internationale, dans le secteur électronique et automobile notamment, provoque de lourds problèmes d'approvisionnement.
Par ailleurs, les magasins de première nécessité sont vides. Certaines denrées de base comme le riz sont introuvables. Pour faire face à ces pénuries, le pays va augmenter les importations de produits étrangers, ce qui entraînera une tension inflationniste avec la hausse de leurs cours sur les marchés.

La production énergétique du pays est également problématique.

Oui, la pénurie d'électricité liée à l'interruption d'une partie des centrales nucléaires du Japon a provoqué une chute de la consommation d'électricité. Le fait que la ville de Tokyo, habituellement illuminée jour et nuit paraît éteinte depuis plusieurs jours, en est un bon exemple. Le manque d'électricité et les problèmes de transports ont ainsi poussé de nombreuses entreprises à demander à leur personnel de rester chez soi. C'est du jamais vu au Japon, après une catastrophe naturelle, le pays ayant plutôt tendance à retourner à une forme de normalité dans de très brefs délais.
De plus, la demande énergétique va créer des tensions sur le marché de l'énergie car il va falloir fournir de l'électricité à un pays dont la demande représente plusieurs fois celle de la France !

Des postes de télévision sont éteints pour faire des économies d'énergie dans un magasin de Tokyo, vendredi 18 mars.

Des postes de télévision sont éteints pour faire des économies d'énergie dans un magasin de Tokyo, vendredi 18 mars.REUTERS/Toru Hanai

A plus long terme, quelles peuvent être les conséquences de la crise ?

La reconstruction du pays devrait faire grimper les cours des matériaux de construction sur les marchés internationaux, avec la nécessité pour le Japon d'importer massivement des matériaux tels que le bois ou le cuivre.
Par ailleurs, l'économie informelle pourrait également se développer au risque d'entraîner une crise politique, comme on l'avait déjà constaté après le tremblement de terre de Kobe. A l'époque, les réseaux mafieux avaient tiré parti de la désorganisation du pays, ce qui avait suscité nombre de critiques à l'adresse du gouvernement du Parti libéral démocrate au pouvoir.

Le pays se dirige-t-il vers la récession ?

Le prochain semestre sera très mauvais mais sur le long terme, beaucoup d'analystes parient sur un rebond de croissance, une fois que la reconstruction sera amorcée. La croissance japonaise, recentrée depuis quelques années sur le marché national et la relance du pouvoir d'achat des Japonais pousse à l'optimisme. La reconstruction à venir devrait fortement stimuler la demande. Historiquement, le Japon a toujours su rebondir après une catastrophe naturelle, grâce notamment au redémarrage du BTP.
En outre, si la production industrielle est actuellement à l'arrêt et pénalise la croissance, il ne faut pas oublier que plus de 70 % du PIB du Japon est lié aux services et que ce secteur peut faciliter la relance du pays. Le Japon compte de nombreuses personnes âgées, on peut imaginer que toute une économie va se développer sur l'entraide et le soutien à cette population qui affronte actuellement de nombreuses difficultés.

Le Japon risque-t-il d'avoir des difficultés à financer sa reconstruction en raison du poids de sa dette ?

L'hypothèse la plus probable pour financer l'effort de reconstruction est de rapatrier les capitaux de l'étranger. Les Japonais détiennent en effet d'importants montants sous la forme de bons du Trésor américain.
La seconde hypothèse, peu envisageable, est de puiser dans l'épargne des Japonais, qui ont un taux d'épargne élevé. Mais cette solution ne semble pas tenable sur le plan politique, car en choisissant cette option, le gouvernement, déjà très instable, risquerait de sauter.

La catastrophe au Japon pourrait coûter 235 milliards de dollars

Des survivants de la catastrophe du 11 mars dans un gymnase à  Rikuzen-Takata, le 19 mars 2011. 

Le séisme et le tsunami du 11 mars pourraient coûter à l'économie japonaise 235 milliards de dollars (165 milliards d'euros), soit 4 % de la production nationale, indique la Banque mondiale lundi, notant toutefois que la reconstruction aiderait rapidement à la reprise. "Si l'on se base sur l'expérience passée, la croissance réelle du PIB sera affectée négativement à la mi-2011", indique la Banque mondiale dans son dernier rapport sur l'économie de l'Asie de l'Est et du Pacifique. Mais la croissance devrait reprendre dans les trimestres suivants, "quand les efforts de reconstruction, qui pourraient durer cinq ans, s'accéléreront", a-t-elle ajouté.
L'estimation la plus basse de la banque évoque un coût de 122 milliards de dollars (86 milliards d'euros), soit 2,5 % du PIB. Selon Vikram Nehru, économiste régional en chef de l'organisme international, les catatrophes au Japon pourraient également avoir un impact sur le reste de l'Asie, mais il note qu'il est trop tôt pour en estimer le coût pour la région.
Le séisme de 1995 à Kobé avait conduit à un ralentissement du commerce japonais pendant quelques trimestres, mais un an après, les importations étaient revenues à la normale et les exportations avaient atteint 85 % de leur niveau d'avant la secousse. "Mais cette fois-ci, la perturbation des réseaux de production, en particulier dans les industries automobile et électronique, pourrait continuer à poser problème" après un an, note la banque. De grands groupes comme les géants de l'automobile Toyota et de l'électronique Sony ont suspendu leur production sur de nombreux sites.
Malgré le risque de récession, le gouvernement japonais dispose des moyens financiers pour maîtriser les conséquences de la catastrophe, estime l'agence de notation Moody's. Le Japon, dont la dette publique représente le double de son PIB, estimé à 5 000 milliards de dollars, est noté Aa2 par Moody's. "Si le gouvernement japonais relâche ses efforts en vue de maîtriser la propagation des radiations de Fukushima, il pourrait s'ensuivre une grande perte de confiance du consommateur, avec des répercussions négatives sur l'économie du pays", dit Thomas Byrne, analyste de Moody's.

"IL EST FRÉQUENT QU'UN ÉVÉNEMENT EXCEPTIONNEL CRÉE UNE OPPORTUNITÉ D'ACHAT"

Warren Buffett estime que le séisme survenu au Japon est typique de l'événement exceptionnel créant une opportunité d'achat des actions des entreprises nippones. "La reconstruction prendra du temps, mais cela ne changera pas l'avenir économique du Japon", a dit le "sage d'Omaha" lundi, lors d'un déplacement en Corée du Sud. "Si j'avais des actions japonaises, il est certain que je ne les vendrais pas. Il est fréquent que quelque chose de subit comme cela, un événement exceptionnel, crée réellement une opportunité d'achat. J'ai vu ça se produire aux Etats-Unis et partout dans le monde, et je ne pense pas que le Japon fera exception", a dit le patron du fonds d'investissement Berkshire Hathaway. Warren Buffett n'a fait état d'aucun avoir au Japon, et le rapport annuel de son fonds d'investissement ne mentionnait aucun investissement d'ampleur dans ce pays. Il devait se rendre dans l'Archipel cette semaine, mais le séisme l'a amené à y renoncer.
Après une croissance soutenue de plusieurs trimestres depuis la fin de la récession de 2008-2009, le produit intérieur brut japonais a baissé de 1,3 % entre octobre et décembre 2010, en rythme annualisé. Avant le séisme, la plupart des économistes jugeaient qu'il devait rebondir au premier trimestre 2011.

"Mégachocs" : et si leurs effets devenaient insurmontables ?

La neige après le séisme à Kamaishi au Japon. 

En 1986, l'année de Tchernobyl, le sociologue allemand Ulrich Beck expliquait, dans La Société du risque (traduit en français en 2001 chez Aubier), que l'extension des risques est consubstantielle à la mondialisation de l'économie industrielle occidentale, et non le résultat de l'affrontement entre l'homme et une nature dont il doit maîtriser les dangers.
A côté des "biens" sont donc produits des "maux", dont la répartition - tout comme, par le passé, celle des biens - devient l'objet central des affrontements sociopolitiques. "Le caractère indéterminé des aléas et des risques a déjà rendu quasi caduques les politiques de sécurité du complexe financiaro-assurantiel sur lequel repose le capitalisme contemporain", déclarait-il dans une interview au "Monde Economie" du 20 novembre 2001.
La triple catastrophe japonaise - séisme, tsunami, nucléaire - confirme cette entrée dans l'ère des "méga-risques", également annoncée par des chercheurs comme Patrick Lagadec (Ecole polytechnique) après les attentats du World Trade Center en 2001.
"Ce n'est pas quelque chose de plus, c'est quelque chose d'autre", écrit-il dans l'ouvrage collectif américain Megacrisis (Charles C. Thomas Pub., 2009), où il ne s'agit plus d'un événement et de ses "effets dominos", mais du blocage simultané des différents systèmes économiques et sociaux en raison de la désintégration des réseaux d'interdépendance qui les relient. "Nous avons été préparés à penser un monde stable, avec des accidents de temps en temps, et à voir les crises comme des moments difficiles à traverser avant de revenir à la normale (...). Mais les "méga-crises" sont le véritable moteur du monde, le principe de son évolution. Nous devons nous préparer à être surpris, et non préparer des plans pour éviter la surprise."

160 MILLIARDS DE DOLLARS

Le coût du séisme et du tsunami japonais est, très provisoirement, estimé à 160 milliards de dollars (113 milliards d'euros), dont 35 milliards à la charge des assureurs.
Le différentiel devra être pris en charge par la collectivité, et donc par le budget de l'Etat, y compris le coût d'une aggravation éventuelle de la catastrophe nucléaire. A chaque fois que le coût du risque a, par le passé, menacé d'excéder les capacités de remboursement de l'assurance privée (terrorisme, tempête, typhon, accident nucléaire), l'Etat a été en effet, à partir d'un certain seuil, appelé à la rescousse.
Mais tous les acteurs savent maintenant que la pyramide assureur-pool d'assureurs-réassureurs-Etat s'écroulerait face à des sinistres encore plus importants, et hautement probables comme, par exemple, un séisme touchant Tokyo ou Los Angeles (évalué, si cela a un sens, à 1 000 milliards de dollars) ou un nuage nucléaire sur le Japon ou l'Europe. Surtout si les Etats eux-mêmes connaissent des déficits budgétaires abyssaux, comme c'est le cas aujourd'hui.
Les spécialistes de la gestion des risques essaient donc d'élaborer de nouveaux types de réponses, capables d'augmenter la résilience des systèmes économiques et sociaux face à des catastrophes aussi gigantesques, le plus souvent à partir de l'observation de cas antérieurs.
Ainsi, dans un article publié par le Journal of Public Economics en septembre 2005 ("Earthquake Fatalities : The Interaction of Nature and Political Economy"), trois chercheurs des universités de Floride et de Charleston (Etats-Unis), Nejat Anbarci, Monica Escaleras, Charles A. Register, parviennent à établir mathématiquement un lien proportionnel entre le nombre de victimes et le niveau des inégalités sociales dans le cas de 269 grands tremblements de terre intervenus entre 1960 et 2002. "Dire que le nombre de morts dans un tremblement de terre est inversement proportionnel au niveau de revenu par tête d'un pays est une banalité, écrivent-ils. Mais notre originalité est de relier le nombre de victimes à la fois au niveau de revenu et au niveau d'inégalité, à travers leur impact conjoint sur la capacité collective à réduire le potentiel destructeur d'un tremblement de terre."

FORTES INÉGALITÉS

Les auteurs démontrent ainsi que des fortes inégalités limitent l'élaboration de règles collectives de prévention et de sécurité, notamment pour les constructions, qu'elles soient résidentielles ou industrielles, ou à organiser des plans de secours, dans la mesure où les catégories les plus aisées ont les moyens de se protéger seules, sans avoir besoin de moyens publics d'intérêt collectif.
Dans son livre Understanding Cairo : The Logic of a City Out of Control (Americain University in Cairo Press), l'économiste et urbaniste David Sims montre que, lors du tremblement de terre de 1992 au Caire, il y eut plus de victimes dans les quartiers résidentiels que dans les bidonvilles.
Explication : alors que les plus pauvres utilisent des techniques rudimentaires, mais efficaces, pour construire des logements capables de résister aux sinistres dont ils savent qu'ils peuvent être les victimes, les classes moyennes sont logées dans des quartiers construits sans respecter les normes légales de sécurité par des promoteurs et entrepreneurs peu scrupuleux, que l'autorité publique n'a pas les moyens de contrôler.
Louise K. Comfort, professeur au Center for Disaster Management de l'université de Pittsburgh (Etats-Unis), a étudié dans son livre Shared Risk (Pergamon Press, 1999) onze tremblements de terre, qui lui ont permis d'observer la façon dont les populations s'auto-organisent pour apporter la meilleure réponse à la catastrophe, de manière -souvent contraire ou bien parallèle aux procédures officielles prévues. D'où sa prescription d'augmenter la capacité d'auto-organisation des populations.
Cela ne peut se faire que dans des conditions "de transparence et de confiance" entre citoyens et autorités, observe Pierre-Alain Schieb, qui dirige à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) le "programme sur l'avenir".

UN RAPPORT SUR "LES FUTURS CHOCS MONDIAUX"

L'OCDE rendra dans trois mois à ses Etats membres un rapport sur "Les futurs chocs mondiaux" et les moyens de les affronter.
Il étudie en particulier cinq d'entre eux: risque financier, cyber-risque, pandémie, tempête électro-magnétique (due aux éruptions solaires) et… révolte sociale, à la lumière des travaux les plus récents. Ceux-ci, explique M.Schieb, émettent certaines recommandations.
Premièrement, la nécessité d'élargir la mission des autorités de la concurrence, chargées de la lutte contre les monopoles, à une mission de sécurité. En effet, la concentration de certaines productions ou services stratégiques entre les mains d'un petit nombre d'acteurs met en péril la planète lorsqu'ils sont frappés par une catastrophe. "Il faut de la diversité et de la redondance: faire produire la même chose, par des technologies diverses, à des endroits différents." Le marché n'assurant pas cette diversité, mais générant concentration et spécialisation, c'est aux autorités publiques d'assurer cette pluralité.
Autre recommandation: réunir au sein d'agences uniques les fonctions de régulation et d'intervention. Des outils de surveillance permanente des principaux systèmes stratégiques (télécommunications, marchés financiers, énergie, etc.) doivent permettre d'intervenir dès l'apparition de signes précurseurs ou d'anomalies, par exemple en isolant un opérateur défaillant du reste d'un réseau.
Troisièmement: recréer des "stocks régulateurs" de matières premières stratégiques afin de ne plus dépendre d'acteurs pouvant s'avérer défaillants.
Mais ces recommandations ne sont-elles pas autant de moyens de rendre "réversibles" les effets de vingt années de mondialisation du capitalisme? Cela se justifie quand il s'agit, pour reprendre la définition de M.Schieb, de "gérer des systèmes qui ne sont plus seulement compliqués, mais aussi complexes, en ce sens que leur dynamique propre peut les faire échapper à tout contrôle"?

Les pays de la zone euro s'accordent sur le futur fonds de soutien

"Nous nous sommes mis d'accord sur tous les aspects concernant le Mécanisme européen de stabilité (MES)", a annoncé le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker 

Les ministres des finances européens sont tombés d'accord lundi 21 mars sur les contours du futur fonds de soutien de la zone euro, qui sera doté d'une base de capital de 700 milliards d'euros, avec une capacité de prêt effective de 500 milliards d'euros. Ce mécanisme est destiné à venir en aide à des pays qui connaîtraient de graves difficultés de financement.
"Nous nous sommes mis d'accord sur tous les aspects concernant le Mécanisme européen de stabilité (MES)", a annoncé le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, à l'issue d'une réunion des grands argentiers de toute l'Union européenne à Bruxelles.

LES EUROPÉENS VEULENT "LA MEILLEURE NOTATION POSSIBLE" POUR LE FONDS

Pour alimenter ce fond, 80 milliards d'euros seront versés par les pays membres de l'Union monétaire sous forme de capital dans une société créée pour l'occasion et qui aura son siège à Luxembourg. Le reste, 620 milliards d'euros, sera du capital "exigible" et des garanties. La ministre de l'économie française, Christine Lagarde, a précisé que la France contribuerait à hauteur d'environ 16 milliards d'euros, versés en deux fois. La première moitié sera rendue disponible le 1er juillet 2013 alors que le reste sera mis à disposition au cours des trois années suivantes.
La nécessité de disposer de 700 milliards d'euros pour pouvoir en prêter 500 milliards s'explique par la volonté de "garantir la meilleure notation possible" au mécanisme permanent de la part des agences spécialisée. Pour cela, le dispositif doit garder une partie de ses fonds en garantie. Christine Lagarde a dit s'attendre à ce que cette structure permette de disposer de la plus haute note possible, soit AAA.

Le Portugal prévoit une récession pour 2011

Le premier ministre portuguais José Socrates (à gauche) et le chef du PSD, le parti d'opposition de centre droit, Pedro Passos Coelho.

Le gouvernement portugais a revu ses prévisions économiques en baisse pour 2011, tablant désormais sur une contraction du PIB de 0,9 %, contre une croissance de 0,2 % prévue jusqu'ici. Ces annonces interviennent dans un contexte politique tendu au Portugal : l'ensemble de l'opposition s'est déclarée contre le nouveau programme d'austérité qui doit être soumis mercredi au Parlement, un rejet qui pourrait entraîner la démission du gouvernement socialiste minoritaire.
Dans le programme de stabilité et croissance présenté lundi, le gouvernement de José Socrates réaffirme sa "détermination à poursuivre une consolidation budgétaire sérieuse et exigeante" afin de garantir le respect de ses objectifs de réduction du déficit à 4,6 % du PIB en 2011, puis à 3 % en 2012 et 2 % en 2013. Pour y parvenir, il prévoit pour 2011 des "mesures additionnelles [portant sur] 0,8 % du PIB" et, pour 2012 et 2013, un nouvel effort de consolidation représentant "environ 2,4 % du PIB".
Le gouvernement prévoit une reprise de la croissance en 2012 à 0,3 % du PIB et 0,7 % en 2013 et un taux de chômage qui continuer d'augmenter à 11,2 % en 2011 avant de revenir à 10,8 % l'année suivante. Le niveau de la dette publique devrait s'alourdir en 2011 à 87,9 % du PIB.

L'OPPOSITION CONTRE LES NOUVELLES MESURES D'AUSTÉRITÉ

Dans un communiqué publié lundi, le Parti social-démocrate (PSD), principale force d'opposition de centre droit, affirme "son soutien indéfectible à un programme de réforme structurelle visant la consolidation budgétaire, la réduction de la dette et la croissance économique", mais rejette les dernières mesures d'austérité proposées par le gouvernement. Selon le PSD, ces dernières traduisent "l'échec continu du gouvernement à mettre en œuvre un programme cohérent, crédible et durable de réforme structurelle visant à consolider les finances, réduire la dette publique et soutenir la croissance économique".
Le PSD, actuellement en tête des sondages sans toutefois être assuré d'une majorité absolue, explique qu'il refuse de soutenir des mesures exigeant de nouveaux "sacrifices" des "membres les plus vulnérables de la société", comme par exemple le gel annoncé des retraites et des prestations sociales. Le parti se dit convaincu que l'issue finale de la crise "pourrait être favorable", si le futur programme de consolidation budgétaire et de réforme est mis en œuvre par une "large coalition" ce qui renforcerait sa "légitimité politique" et améliorerait l'"actuelle perception de risque des marchés à l'égard du Portugal".

L'EUROPE ATTENTIVE À LA SITUATION PORTUGAISE

Le Portugal est considéré par les marchés depuis plusieurs mois comme le prochain candidat le plus probable à une aide financière extérieure de l'UE et du Fonds monétaire international, à l'instar de la Grèce et de l'Irlande en 2010. En marge de la réunion de l'Eurogroupe lundi, le ministre des finances portugais, Fernando Teixeira dos Santos, a ainsi mis en garde contre une crise politique qui pourrait "pousser le pays dans les bras de l'aide extérieure".
De son côté, le chef de file des ministres des finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a rappelé au Portugal ses "engagements", soulignant que les mesures annoncées par Lisbonne avaient déjà été non seulement endossées par la Commission européenne et la Banque centrale européenne, mais "faisaient partie du paquet (de décisions) adopté le 11 mars" par les dirigeants des pays de l'Union monétaire.

Renault : Pékin met en garde contre les "accusations vicieuses" d'espionnage

Le siège social de Renault à Boulogne-Billancourt, le 11 janvier 2011.

Le ministère du commerce chinois a lancé un appel à la vigilance, mardi 22 mars, contre les "accusations vicieuses" contre la Chine pour vol de technologies de compagnies étrangères, après que ce pays a été mis en cause dans le dossier d'espionnage chez le groupe français Renault. "Nous devrions être vigilants face à la discrimination contre les compagnies chinoises", a déclaré le porte-parole du ministère, Yao Jian, "en particulier les discriminations vicieuses qui font de la Chine un pays qui vole la technologie ou les produits d'autres pays".
En début d'année, se disant victime d'espionnage industriel touchant ses batteries pour voitures électriques, le constructeur automobile français avait évoqué "une filière organisée internationale", et des informations de presse avaient affirmé que la Chine était le bénéficiaire de cet espionnage. Pékin avait alors réagi en qualifiant ces accusations de "totalement sans fondement, irresponsables et inacceptables". La semaine dernière, le ministère des affaires étrangères chinois avait sobrement indiqué "prendre note de la clarification", alors que Renault avait innocenté ses cadres incriminés et que la piste d'espionnage au profit de la Chine se révélait sans fondement.
La Chine a été en 2010 le quatrième pays au monde pour le nombre de brevets enregistrés, après les Etats-Unis, le Japon et l'Allemagne, a dit le porte-parole du ministère du commerce, pour qui "la Chine progresse vite". "Alors, en ce qui concerne la question de Renault, [je me demande s']il ne devrait pas y avoir moins de dénigrement vicieux et d'inimitié, et si les gens ne devraient pas reconnaître les avancées de la Chine, en particulier en matière de brevet." "Il y aura de plus en plus de frictions et de conflits commerciaux alors que les activités de la Chine à l'étranger seront de plus en plus compliquées pour inclure non seulement le commerce, mais aussi les investissements et la coopération technologique", a prédit le porte-parole, lors d'une conférence de presse. "La Chine respectera encore davantage les droits de propriété intellectuelle et se conformera aux règles dans les pays d'accueil de ses investissements", a conclu le porte-parole du ministère du commerce.

L'industrie japonaise perturbée par la catastrophe du 11 mars


La Banque mondiale, citant des estimations privées, a déclaré, lundi, que le coût de la catastrophe atteindrait de 122 à 235 milliards de dollars (86 à 166 milliards d'euros) , soit 2,5 à 4 points du produit intérieur brut (PIB). Le Wall Street Journal, citant l'entreprise Risk Management Solutions, estime que le séisme et le tsunami  pourraient engendrer une perte comprise entre 200 et 300 milliards de dollars (140 à 210 milliards d'euros) pour l'économie japonaise. Citigroup évalue entre 5 000 et 10 000 milliards de yens (entre 43 et 87 milliards d'euros) les dommages causés aux infrastructures et aux constructions. Barclays Capital évalue les pertes économiques à 15 000 milliards de yens (130 milliards d'euros), soit 3 % du PIB du Japon.
PÉNURIES
Sony a déclaré mardi que la pénurie de pièces et de matériaux pourrait le contraindre à réduire ou suspendre la production dans cinq usines supplémentaires au Japon après la catastrophe du 11 mars. Ces usines, principalement situées au centre et au sud du Japon, fabriquent toutes sortes de produits, allant des appareils photo et caméras numériques aux téléviseurs et aux microphones, a précisé le groupe dans un communiqué. La production dans ces usines sera réduite ou temporairement arrêtée entre le 22 et le 31 mars, a indiqué Sony. Une sixième usine à Chiba, au nord de Tokyo, était sur le point de reprendre la production mardi, mais elle pourrait de nouveau s'interrompre en raison des pannes d'électricité qui affectent certaines régions alimentées par Tepco.
Six usines de Sony dans le nord du Japon ont déjà stoppé leur production depuis la catastrophe, et le géant de l'électronique grand public a souligné qu'il inspectait et réparait les bâtiments et les machines afin de reprendre la production sur ces sites. "Si la pénurie de pièces et de matériaux dans ces usines continue, nous envisagerons les mesures nécessaires, y compris un transfert temporaire de la production à l'étranger", a dit Sony. La production continuait normalement dans les autres usines, mais le groupe a souligné qu'il restait attentif à la chaîne d'approvisionnement. Chez Nikon, Canon et d'autres spécialistes de l'image numérique, certaines usines ont été endommagées et la fabrication interrompue.
Toyota a annoncé, mardi, avoir prolongé jusqu'au 26 mars la fermeture de ses usines d'assemblage au Japon, à l'arrêt depuis le 14 mars. De son côté, Honda a dit avoir prolongé la fermeture de ses usines jusqu'au 27 mars en raison des difficultés éprouvées à garantir la livraison de composants d'automobiles en provenance de certains fournisseurs. Toyota a précisé que les jours de fermeture de ses usines au Japon entre le 14 et le 26 mars se traduiront par une diminution de la production d'environ 140 000 unités. Le premier constructeur automobile mondial a ajouté qu'il n'avait pas encore décidé s'il redémarrerait la production après le 26 mars.
DES RETOMBÉES EN DEHORS DU JAPON
Une ligne de production est immobilisée à l'usine de General Motors à Buffalo (Etat de New York) car elle fabrique des moteurs pour une usine du sud des Etats-Unis où la production a été arrêtée par manque de pièces détachées en provenance du Japon. GM a suspendu le travail cette semaine dans l'usine de Shreveport, en Louisiane, où sont produits des camions pick-up, "en raison d'une pénurie de pièces résultant de la crise au Japon". Deux usines européennes devraient également être à l'arrêt brièvement cette semaine. Selon le Wall Street Journal (abonnement), il s'agit d'un site à Saragosse, en Espagne, qui devrait être fermé lundi, tandis qu'à Eisenach, en Allemagne, deux équipes seront supprimées lundi et mardi. GM Korea, ex-GM Daewoo, va réduire ses horaires à partir de lundi dans les usines de Bupyeong et de Gunsan.
La compagnie aérienne Delta Airlines a estimé dans une présentation remise aux autorités boursières américaines (SEC) mardi que le séisme pourrait lui coûter entre 250 et 400 millions de dollars. Elle ajoute qu'elle compte réduire ses capacités de 15 à 20 % dans l'archipel nippon jusqu'à mai pour refléter "une probable baisse de la demande de court terme", dans cette présentation destinée à la conférence "Aviation, transport et défense" de la banque JPMorgan. La deuxième compagnie américaine a notamment suspendu son service vers l'aéroport international de Tokyo Haneda, précise-t-elle dans ce document.
DES BAISSES DE PRODUCTION JUSQU'EN FRANCE
PSA a annoncé lundi que l'arrêt de la production chez un fournisseur japonais touché par le séisme provoquerait une baisse de son activité dans les moteurs diesel à partir de mercredi, et entraînerait probablement des mesures de chômage technique en Europe. Le japonais Hitachi, qui fournit des composants électroniques pour les moteurs diesel de PSA, devrait reprendre la production dans une semaine, après avoir été affecté par le séisme du 11 mars, indique le constructeur automobile français dans un communiqué. "La baisse de production sera de 0 à 60 % selon les sites", a précisé un porte-parole de PSA. Il a ajouté qu'il y aurait probablement des mesures de chômage technique. Les comités d'établissement des usines concernées seront réunis à partir de mardi.
Par ailleurs, le développement à l'international des enseignes françaises du textile sera affecté par les catastrophes survenues au Japon, a prévenu mardi l'Institut français de la mode (IFM) dans sa lettre économique mensuelle. Si le Japon ne représente "que 3 % des exportations françaises d'habillement", l'Archipel "occupe néanmoins une place centrale dans la stratégie de développement international des entreprises françaises", souligne dans cette lettre Gildas Minvielle, responsable de l'observatoire économique à l'IFM. "Sur les 340 chaînes spécialisées françaises, une cinquantaine" sont présentes au Japon.

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