Le séisme et le tsunami du 11 mars pourraient coûter à l'économie japonaise 235 milliards de dollars (165 milliards d'euros), soit 4 % de la production nationale, indique la Banque mondiale lundi, notant toutefois que la reconstruction aiderait rapidement à la reprise. "Si l'on se base sur l'expérience passée, la croissance réelle du PIB sera affectée négativement à la mi-2011", indique la Banque mondiale dans son dernier rapport sur l'économie de l'Asie de l'Est et du Pacifique. Mais la croissance devrait reprendre dans les trimestres suivants, "quand les efforts de reconstruction, qui pourraient durer cinq ans, s'accéléreront", a-t-elle ajouté.
L'estimation la plus basse de la banque évoque un coût de 122 milliards de dollars (86 milliards d'euros), soit 2,5 % du PIB. Selon Vikram Nehru, économiste régional en chef de l'organisme international, les catatrophes au Japon pourraient également avoir un impact sur le reste de l'Asie, mais il note qu'il est trop tôt pour en estimer le coût pour la région.
Le séisme de 1995 à Kobé avait conduit à un ralentissement du commerce japonais pendant quelques trimestres, mais un an après, les importations étaient revenues à la normale et les exportations avaient atteint 85 % de leur niveau d'avant la secousse. "Mais cette fois-ci, la perturbation des réseaux de production, en particulier dans les industries automobile et électronique, pourrait continuer à poser problème" après un an, note la banque. De grands groupes comme les géants de l'automobile Toyota et de l'électronique Sony ont suspendu leur production sur de nombreux sites.
Malgré le risque de récession, le gouvernement japonais dispose des moyens financiers pour maîtriser les conséquences de la catastrophe, estime l'agence de notation Moody's. Le Japon, dont la dette publique représente le double de son PIB, estimé à 5 000 milliards de dollars, est noté Aa2 par Moody's. "Si le gouvernement japonais relâche ses efforts en vue de maîtriser la propagation des radiations de Fukushima, il pourrait s'ensuivre une grande perte de confiance du consommateur, avec des répercussions négatives sur l'économie du pays", dit Thomas Byrne, analyste de Moody's.
"IL EST FRÉQUENT QU'UN ÉVÉNEMENT EXCEPTIONNEL CRÉE UNE OPPORTUNITÉ D'ACHAT"
Warren Buffett estime que le séisme survenu au Japon est typique de l'événement exceptionnel créant une opportunité d'achat des actions des entreprises nippones. "La reconstruction prendra du temps, mais cela ne changera pas l'avenir économique du Japon", a dit le "sage d'Omaha" lundi, lors d'un déplacement en Corée du Sud. "Si j'avais des actions japonaises, il est certain que je ne les vendrais pas. Il est fréquent que quelque chose de subit comme cela, un événement exceptionnel, crée réellement une opportunité d'achat. J'ai vu ça se produire aux Etats-Unis et partout dans le monde, et je ne pense pas que le Japon fera exception", a dit le patron du fonds d'investissement Berkshire Hathaway. Warren Buffett n'a fait état d'aucun avoir au Japon, et le rapport annuel de son fonds d'investissement ne mentionnait aucun investissement d'ampleur dans ce pays. Il devait se rendre dans l'Archipel cette semaine, mais le séisme l'a amené à y renoncer.
Après une croissance soutenue de plusieurs trimestres depuis la fin de la récession de 2008-2009, le produit intérieur brut japonais a baissé de 1,3 % entre octobre et décembre 2010, en rythme annualisé. Avant le séisme, la plupart des économistes jugeaient qu'il devait rebondir au premier trimestre 2011.
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