Le gouvernement portugais a revu ses prévisions économiques en baisse pour 2011, tablant désormais sur une contraction du PIB de 0,9 %, contre une croissance de 0,2 % prévue jusqu'ici. Ces annonces interviennent dans un contexte politique tendu au Portugal : l'ensemble de l'opposition s'est déclarée contre le nouveau programme d'austérité qui doit être soumis mercredi au Parlement, un rejet qui pourrait entraîner la démission du gouvernement socialiste minoritaire.
Dans le programme de stabilité et croissance présenté lundi, le gouvernement de José Socrates réaffirme sa "détermination à poursuivre une consolidation budgétaire sérieuse et exigeante" afin de garantir le respect de ses objectifs de réduction du déficit à 4,6 % du PIB en 2011, puis à 3 % en 2012 et 2 % en 2013. Pour y parvenir, il prévoit pour 2011 des "mesures additionnelles [portant sur] 0,8 % du PIB" et, pour 2012 et 2013, un nouvel effort de consolidation représentant "environ 2,4 % du PIB".
Le gouvernement prévoit une reprise de la croissance en 2012 à 0,3 % du PIB et 0,7 % en 2013 et un taux de chômage qui continuer d'augmenter à 11,2 % en 2011 avant de revenir à 10,8 % l'année suivante. Le niveau de la dette publique devrait s'alourdir en 2011 à 87,9 % du PIB.
L'OPPOSITION CONTRE LES NOUVELLES MESURES D'AUSTÉRITÉ
Dans un communiqué publié lundi, le Parti social-démocrate (PSD), principale force d'opposition de centre droit, affirme "son soutien indéfectible à un programme de réforme structurelle visant la consolidation budgétaire, la réduction de la dette et la croissance économique", mais rejette les dernières mesures d'austérité proposées par le gouvernement. Selon le PSD, ces dernières traduisent "l'échec continu du gouvernement à mettre en œuvre un programme cohérent, crédible et durable de réforme structurelle visant à consolider les finances, réduire la dette publique et soutenir la croissance économique".
Le PSD, actuellement en tête des sondages sans toutefois être assuré d'une majorité absolue, explique qu'il refuse de soutenir des mesures exigeant de nouveaux "sacrifices" des "membres les plus vulnérables de la société", comme par exemple le gel annoncé des retraites et des prestations sociales. Le parti se dit convaincu que l'issue finale de la crise "pourrait être favorable", si le futur programme de consolidation budgétaire et de réforme est mis en œuvre par une "large coalition" ce qui renforcerait sa "légitimité politique" et améliorerait l'"actuelle perception de risque des marchés à l'égard du Portugal".
L'EUROPE ATTENTIVE À LA SITUATION PORTUGAISE
Le Portugal est considéré par les marchés depuis plusieurs mois comme le prochain candidat le plus probable à une aide financière extérieure de l'UE et du Fonds monétaire international, à l'instar de la Grèce et de l'Irlande en 2010. En marge de la réunion de l'Eurogroupe lundi, le ministre des finances portugais, Fernando Teixeira dos Santos, a ainsi mis en garde contre une crise politique qui pourrait "pousser le pays dans les bras de l'aide extérieure".
De son côté, le chef de file des ministres des finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a rappelé au Portugal ses "engagements", soulignant que les mesures annoncées par Lisbonne avaient déjà été non seulement endossées par la Commission européenne et la Banque centrale européenne, mais "faisaient partie du paquet (de décisions) adopté le 11 mars" par les dirigeants des pays de l'Union monétaire.
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