Les prix du pétrole dégringolaient mardi 15 mars, le marché continuant de s'alarmer des conséquences du séisme qui a frappé le Japon, alors que la crise nucléaire s'amplifie dans l'archipel.
Vers 12 h 15 à Paris, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en avril s'échangeait à 110,08 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en chute de 3,59 dollars par rapport à la clôture de vendredi. Il était un peu plus tôt tombé brièvement sous les 110 dollars, pour la première fois depuis le 24 février. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour la même échéance s'effondrait de 3,27 dollars à 97,92 dollars, après être glissé à son plus bas niveau depuis deux semaines, à 98,34 dollars.
Les opérateurs s'inquiètent d'une possible forte diminution à court terme de la demande de brut du Japon, troisième consommateur mondial. "Dans l'immédiat, avec la fermeture de capacités de raffinage de 1,2 million de barils par jour (soit un tiers des capacités du pays), l'impact est négatif pour les prix du pétrole", car cela suppose une nette diminution des importations de l'archipel, commentait Christophe Barret, du Crédit agricole.
RÉPERCUSSIONS SUR L'ÉCONOMIE MONDIALE
En outre, poursuivait l'analyste, "les destructions matérielles, le rationnement de l'électricité et les dommages infligés aux infrastructures devront pénaliser, à court terme, la croissance économique du Japon", avec d'éventuelles répercussions sur l'environnement économique mondial. A moyen terme, cependant, le Japon pourrait utiliser plus d'hydrocarbures (gaz et pétrole) pour la production d'électricité, afin de compenser la fermeture de centrales nucléaires dans l'archipel, ce qui pourrait accroître finalement sa consommation pétrolière.
"En revanche, un regain des risques géopolitiques en Afrique du Nord et au Moyen-Orient continue de fournir un soutien pour les prix", ajoutait Christophe Barret. En Libye, les forces du colonel Mouammar Kadhafi poursuivaient leur progression vers la "capitale" des rebelles, Benghazi. La production de pétrole libyen est à ce jour presque à l'arrêt en raison des combats, a estimé mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE). A Bahreïn, les tensions s'intensifiaient, après le déploiement de troupes du Golfe venues aider la dynastie sunnite des Al-Khalifa à contenir la contestation chiite.
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