Le groupe Bolloré a publié, mardi 15 mars, un chiffre d'affaires au titre de 2010 de 7 milliards d'euros, en hausse de 17%. Le résultat net a été multiplié par trois, à 358 millions d'euros. Dans une interview au Monde, Vincent Bolloré, son PDG, explique les lignes directrices de sa
stratégie. Extraits
Le bénéfice opérationnel du groupe Bolloré a progressé de 40% en 2010. A quoi attribuez-vous ce rebond ?
Nos métiers traditionnels, qui progressent régulièrement année après année, se sont particulièrement bien comportés en 2010 en dégageant 400 millions d'euros de résultat opérationnel. Comme nous sommes un groupe familial contrôlé à 80%, nous avons la liberté de pouvoir réinvestir cet argent dans de nouveaux métiers au lieu de le consacrer à payer des dividendes à nos actionnaires. Ces dernières années, nous avons fait deux gros paris : les médias et le stockage d'électricité.
Le pôle médias – la presse gratuite avec Direct matin et la télévision avec Direct 8 et Virgin 17- coûtait au groupe jusqu’à présent 100 millions d’euros par an. Grâce à la croissance des recettes publicitaires, cette branche a été à l’équilibre en décembre 2010, Direct 8 sera bénéficiaire cette année, Direct Matin et Direct Star pourraient l'être dans deux ans.
Et votre second pari, le stockage d’électricité, combien cette activité perd-elle ?
Nous passons en charges environ 100 millions d’euros en 2010. Mais il s’agit de l’axe de développement le plus prometteur pour le groupe.
Jusqu’à présent, cette activité n’intéressait personne, alors que nous étions leader mondial des composants pour condensateurs. Avec l’envolée des prix du pétrole et la montée des préoccupations environnementales, on s’est mis à rechercher des solutions alternatives aux énergies fossiles.
On voit avec ce qui se passe au Japon que le nucléaire ne va pas résoudre tous les problèmes.
Mais si l’on sait très bien produire de l’électricité à partir d’énergies alternatives -photovoltaïque, éolien, hydraulique – la stocker se révèle beaucoup plus compliqué. Or c’est tout un métier que nous maîtrisons depuis maintenant trente ans. Quand je suis arrivé à la tête du groupe je n’aurais jamais pensé que cette activité devienne si stratégique.
Aujourd’hui c’est devenu la nouvelle coqueluche d’une bonne partie de l’industrie, dont la voiture électrique n’est qu’une application.
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