mardi 5 avril 2011

Libye : l'axe franco-britannique à l'épreuve


Paris et Londres luttent pour conserver leur influence à l'Otan.

Si c'est un test, pour l'instant, il est réussi. Depuis un peu plus de quinze jours déjà, Français et Britanniques sont aux avant-postes de l'intervention contre les forces de Kadhafi en Libye. Après avoir réussi à convaincre une Administration américaine réticente de participer à l'opération et assuré le leadership de la coalition, le couple franco-britannique se bat désormais pour conserver cette influence au sein de l'Otan, qui a repris à son compte l'intervention des Nations unies. «La relation entre la France et la Grande-Bretagne a prospéré en Libye», se félicitait Nick Harvey, le secrétaire d'État britannique aux Forces Armées, lors d'une rencontre organisée jeudi par le Franco-British Council. Depuis qu'ils ont signé, en novembre, un traité de rapprochement de leurs défenses, y compris dans le domaine de la dissuasion nucléaire, Paris et Londres vivent une véritable lune de miel, même si les Britanniques trouvent que le président français tire un peu trop souvent la couverture à lui…
Contraint par les difficultés budgétaires des deux pays, permis par leur volonté de demeurer des puissances globales, capables d'intervenir partout, nourri de pragmatisme et de réalisme, cet accord a trouvé sa première application concrète en Libye. «Nous vivons un véritable tremblement de terre politique. Le trio États-Unis - Grande-Bretagne - France est en pleine recomposition. Avant, nous regardions la France en fonction de notre relation avec Washington. Aujourd'hui, l'axe Sarkozy-Cameron est devenu prioritaire. C'est lui qui exerce une influence sur Obama», se félicite un officier général britannique proche du dossier libyen.
Dès les premiers jours de l'intervention, Paris et Londres se sont pourtant affrontés sur le rôle que devait jouer l'Otan. Pour des raisons d'efficacité, la France aurait voulu écarter l'Alliance. Londres, avide du soutien diplomatique de Washington, et craignant de se retrouver à flux tendus si l'opération libyenne devait durer plusieurs mois, militait au contraire pour un commandement de l'Otan. L'Union européenne ne disposant pas encore de quartier général autonome, seuls les États-Unis et l'Alliance atlantique ont en effet les moyens de mener, techniquement en tout cas, une opération militaire de ce type sur une longue période.

L'Otan sans les Américains

Cinq jours après l'entrée en scène de l'Alliance, la France et la Grande-Bretagne ont-elles réussi à conserver leur influence sur l'opération libyenne, ou leur poids décisionnel a-t-il au contraire été dissous dans l'immensité otanienne? Pour le président de la commission de la défense de la Chambre des communes, James Arbuthnot, Paris et Londres continuent à «diriger l'opération en Libye malgré le commandement de l'Otan, car l'intervention est avant tout basée sur la relation personnelle entre Cameron et Sarkozy» et celle-ci est très forte. Dans le meilleur des cas, le groupe de contact créé la semaine dernière, contribuera à rendre à Paris et Londres leur poids politique. Mais cette vision optimiste n'est pas partagée par tout le monde. «L'Otan a une interprétation très restrictive de la résolution onusienne, tandis que Paris et Londres veulent dans leur engagement sur le terrain distinguer entre bons et mauvais», commente un officier britannique. Depuis que «le manche» de leurs bombardiers a été cédé à l'Otan, Paris et Londres, dit-il, luttent pour imposer des règles d'engagement plus exigeantes, quand l'Alliance tente au contraire de limiter le nombre et la portée des frappes aériennes. Alors que Washington s'apprête à cesser sa participation aux frappes aériennes pour se consacrer essentiellement au ravitaillement en vol et au brouillage, l'officier se prend à douter.
«Avons-nous fait une erreur en vous imposant l'Otan? Les Français n'ont-ils finalement pas été les plus pragmatiques? Nous voulions l'Alliance atlantique car nous voulions les Américains. Mais nous n'avions pas réalisé à quel point ils se désengageraient de l'opération. Sans les États-Unis, l'Otan n'était plus la même», confie-t-il. Considérant l'expérience franco-britannique en Libye comme un succès, le député libéral démocrate lord Wallace, également invité du Franco-British Council, considère que les deux pays devront bientôt renforcer encore leur coopération. «Nous sommes poussés vers la France pour des raisons financières. Entre les deux côtés de la Manche, l'atmosphère a vraiment changé.»

0 التعليقات:

Enregistrer un commentaire

Française Nouvelles Headline Animator

Libellés

Business sports france Politique europe AMÉRIQUES Libye le monde nouvelles Devises Japon SANTÉ À la Une Économie Libya MOBILE MÉTÉO FOOTBALL les dépenses Martine Aubry Syrie l'huile ligue des champions oil retirement Abidjan Mouammar Kadhafi PS Parti socialiste Projet PS family finances présidentielle real madrid tottenham 2012 Afrique Asie-Pacifique Chine Cécile Duflot FUKUSHIMA François Fillon Jean-François Copé Managing healthcare costs Nicolas Sarkozy De Nagy-Bocsa PARIS Proche-Orient Réactions Social Security Ticketmaster Tunisie World de l'exercice de retraite débat investing l'économie la dette la sécurité des consommateurs les finances familiales projet socialiste risk sport travail épargne 401k AMNESTY INTERNATIONAL ARTISTE Ai Wei Wei Alassane Ouattara Arras AstraZeneca Bad crédit Brice Hortefeux CHINE Inde Catastrophe Charles Sultan Coalition Cote d'Ivoire Côte-d'Ivoire DISSIDENT David Cameron Dijon Distilbène EELV ETFs Egypte FMI FSA Facebook Fidelity François Gbagbo Germany Given Imaging Hollande Hosni Moubarak Hypertension artérielle Hépatite B IRA Intervention armée Israël La majorité Laurent Gbagbo Laïcité Le gouvernement Liberty Libyens Live Maroc Mars 30 Monde Médicaments Nations Nicolas Sarkozy OTAN Obama Obésité Operation Licorne PEKIN PICTET Pakistan People Pfizer PillCam Primaires Présidentielles Prévention Psychiatrie REPRESSION Saadi Kadhafi Saint Valentin Sanofi Scandale sanitaire Service Exploitation agricole Seïf Al-Islam Kadhafi Syria Trisomie 21 Tunisia Tunisiens UCB Pharma UMP United Verts Wall Street acupuncture auto-emploi career cartes de crédit centrale nucléaire chelsea cobra consumer safety césium 137 côlon d'investissement d'épargne d'épargne-études de la famille des finances de prêt de qualification de qualification pour un Farm Service Agency prêt FSA à Bad Credit de remise en forme des finances familiales emploi employment essai thérapeutique fantasmes finances de la famille finances de la famille des soins aux aînés fitness famille Économie fonds communs de placement gender gap google immobilier index funds inter milan iode 131 japonaise jobs l'Afrique l'Agence l'argent le Super Bowl le retour les créanciers les finances de la famille les frais de scolarité les impôts les prêts leçons libyenne lui aussi manchester united mercenaires financement crise muni bonds médicaments génériques santé patient psychanalyse psychomotricité radioactivité schalke 04 transfert tsunami vidéocapsule virus women work Égypte Élections cantonales 2011 à Fukushima
Twitter Delicious Facebook Digg Stumbleupon Favorites More