Une reprise économique à peine plus marquée que l'an dernier et un soutien atténué de l'intérim ne devraient permettre qu'une légère baisse du chômage cette année, même si les intentions d'embauche des entreprises sont à la hausse.
Selon les nouvelles prévisions de Pôle Emploi publiées mardi, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A (ceux qui ne déclarent aucune activité) devrait diminuer de 55.000 en 2011 et de 71.000 en 2012. Il avait bondi de 420.000 en 2009, l'année du choc de la crise, et de 77.000 en 2010.
Si ces prévisions se vérifient, la période 2011-2012 ne permettrait donc de sortir du chômage qu'un peu plus du quart de ceux qui y sont entrés en 2009-2010.
En incluant les demandeurs d'emploi exerçant une activité à durée réduite (catégories B et C), les effectifs du chômage diminueraient de 75.000 en 2011 et de 109.000 l'an prochain.
L'emploi affilié à l'assurance chômage devrait progresser de 0,7% cette année, ce qui se traduirait par 110.000 créations de postes, soit 10.000 de moins que l'année dernière.
"Pour l'instant, la baisse forte du chômage n'est pas encore enclenchée", résume Bernard Ernst, directeur des statistiques, enquêtes et prévisions de Pôle Emploi.
Ces prévisions s'appuient sur des prévisions de croissance du PIB de 1,7% pour 2011 et 1,8% pour 2012, après 1,5% l'an dernier. Donc inférieures à celles du gouvernement, qui prévoit pour l'instant 2,0% d'expansion cette année et 2,5% l'an prochain.
"Nous préférons retenir ces hypothèses-là et, in fine, avoir une bonne surprise si la croissance est plus soutenue", précise Bernard Ernst.
Le ralentissement attendu des créations d'emploi cette année malgré une croissance un peu plus forte s'explique par la transition de l'emploi intérimaire, principal contributeur aux créations de l'an dernier, vers les créations d'emplois plus durables, qu'il s'agisse de contrats à durée déterminée ou indéterminée.
1,5 MILLION D'EMBAUCHES PRÉVUES
Au final, le volume global de travail augmentera bel et bien en 2011, mais il ne se traduira pas pour autant par des créations d'emplois plus nombreuses.
Sur cette lancée, les créations de postes atteindraient 134.000 en 2012.
L'enquête annuelle de Pôle Emploi sur les "besoins en main d'oeuvre" des entreprises montre parallèlement une légère hausse des intentions d'embauche pour cette année, avec un peu plus de 1,5 million de projets de recrutement recensés, un chiffre en hausse de 1,1% sur un an.
Le secteur des services reste le premier recruteur, avec 65% des intentions d'embauche, contre 10,9% pour l'agriculture, 7,6% pour l'industrie et 5,7% pour la construction.
Les emplois saisonniers représentent près de 40% des projets dans l'ensemble de l'économie, une proportion qui frôle 90% pour l'agriculture.
Les services aux particuliers sont prédominants au sein des métiers les plus recherchés, parmi lesquels on trouve les serveurs, les animateurs socioculturels, les apprentis de cuisine ou les aides à domicile.
L'industrie connaît une embellie marquée avec une hausse de 10,3% des projets d'embauche. A l'opposé, le commerce affiche des perspectives d'embauche en baisse de 7,6%, un repli imputable principalement au commerce et à la réparation automobile.
Les employeurs déclarent rencontrer des difficultés pour recruter dans 37,6% des cas, un chiffre en recul par rapport à l'an dernier (39,9%). Un taux qui dépasse 50% notamment dans la construction, sur les profils les plus qualifiés, précise l'enquête.
Pour résoudre ces difficultés, un employeur sur trois privilégie la formation de salariés déjà présents dans l'entreprise, un sur quatre le recours à l'intérim et 0,4% seulement envisagent de proposer de meilleurs salaires.
Plus généralement, les perspectives mitigées tracées par Pôle Emploi ne sont évidemment guère favorables à l'évolution des salaires: le service public de l'emploi prévoit une hausse de 2,0% de la rémunération moyenne cette année, égale à sa prévision d'inflation, et une progression de 2,2% l'an prochain (contre 1,9% d'inflation attendue).
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