mardi 5 avril 2011

Le PS et le FN posent les problèmes, nous les réglons

INTERVIEW - Pour l'ex-ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, la «division», la «suspicion» et la «démobilisation» sont ­­«les ingrédients de l'échec» en 2012.

LE FIGARO. - Depuis votre départ du gouvernement, quel est votre rôle au sein de la majorité?
Brice HORTEFEUX. - Je suis redevenu député européen, fonction à laquelle j'ai été élu en 2009, mais que je n'avais pas exercée en raison de ma nomination au ministère de l'Intérieur. Je suis donc présent cette semaine à la session à Strasbourg et serai un député heureux d'exercer ce mandat. Parallèlement, comme vice-président de l'UMP, je suis aux côtés de Jean-François Copé dans l'action qu'il mène pour mieux organiser notre famille politique et en faire un outil de réflexion et de propositions utile à notre pays et au président de la République.
Les militants UMP ne sont-ils pas déprimés après l'échec des cantonales?
Ils n'ont pas de raison de l'être et je les sens même mobilisés. Aux cantonales, on nous avait annoncé une Berezina. Mais, même si ce n'est pas encore le soleil d'Austerlitz, le résultat n'est pas si mauvais. Sur 1900 cantons, nous n'en avons perdu que 1,5%. En métropole, le PS gagne deux départements et la majorité un. On est donc bien loin de ce que la gauche espérait.
Comment mettre un terme aux querelles internes à l'UMP?
Les ingrédients de l'échec sont malheureusement connus: division, suspicion, démobilisation. Les conditions du succès le sont aussi: unité, réactivité, solidarité. Chacun doit être à sa place et assumer son rôle. Le président de la République protège la Nation, offre une vision et définit une politique. Le gouvernement, sous l'autorité du premier ministre, François Fillon, la met en œuvre, à charge pour ses membres d'en faire activement la pédagogie. L'UMP, dans sa conception inédite sous la Ve République, doit, pour sa part, être non seulement le relais de cette politique, mais aussi un véritable espace de débat et de propositions.
Assisterez-vous mardi après-midi à la convention sur la laïcité?
Je rentrerai de Strasbourg pour être présent au discours de clôture de Jean-François Copé, qui a totalement raison de lancer un certain nombre de débats, avec la volonté qu'ils ne soient pas théoriques mais qu'ils aboutissent à de nouvelles propositions. Il me semble extravagant que certains reprochent à l'UMP d'organiser un débat sur un sujet aussi essentiel. La politique, c'est non seulement les préoccupations du quotidien -l'emploi, la sécurité…- mais aussi la capacité à renforcer la cohésion de notre communauté nationale. La laïcité est une réponse à la fragilité de notre société. Comme ministre de l'Intérieur et des cultes, j'avais moi-même engagé un certain nombre d'actions. Ainsi, depuis 2007, nous nous sommes saisis de la question de la formation des imams, qui est un enjeu crucial pour réussir l'intégration de l'islam de France: 70 imams et cadres associatifs ont été formés à l'Institut catholique de Paris. Nous avons aussi encouragé la création de «carrés confessionnels» dans les cimetières communaux: il en existe 199 musulmans, mais aussi 65 israélites et 8 protestants. Rappeler le principe de laïcité, veiller à son application effective, c'est maintenir un repère indispensable à l'équilibre de notre pays. C'est pourquoi l'UMP formule 26 propositions concrètes, efficaces et respectueuses de la liberté de religion.
À l'UMP, certains auraient préféré ­ un débat sur des questions économiques et sociales.
C'est aussi le cas. L'UMP organise, avec Hervé Novelli, un débat sur l'emploi, début mai, alors que le contexte économique et financier s'améliore. Sur l'ensemble de l'année 2010, la croissance a été deux fois plus forte que ce que nous espérions fin 2009. La reprise est bien là, et le rebond plus précoce que les plus optimistes ne l'espéraient. La situation de l'emploi s'améliore: alors que 330.000 emplois avaient été détruits en 2009, 125.000 ont été créés en 2010 et 21.000 sur les deux premiers mois de 2011. Parallèlement, la production industrielle a progressé de 1,8% en janvier.
La majorité ne semble pas tirer profit ­ de cette situation…
«Il y a un temps pour semer et un temps pour récolter», comme le dit L'Ecclésiaste. Les quatre premières années du mandat de Nicolas Sarkozy ont été caractérisées par un mouvement de modernisation sans précédent. Création du service minimum dans le service public, réforme des universités, nouvelle carte judiciaire, création des agences régionales de santé, non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux en rupture avec une habitude pernicieuse de création sans fin d'emplois publics, mise en place du RSA, sauvetage du système de retraites par répartition, statut de l'autoentrepreneur… Le bilan est considérable. Sur la scène internationale, nous assistons au retour spectaculaire de la France, comme le montre l'actualité au Moyen-Orient et en Afrique, et comme l'ont illustré la gestion du conflit en Géorgie et la réussite de la présidence française de l'Union européenne en 2008.
Comment l'UMP peut-elle se battre contre le PS et contre la montée du FN?
Tous les autres posent les problèmes, nous, nous les réglons! Nous ne nions pas les défis de notre société. Nous avons engagé dans tous les domaines des solutions et celles-ci doivent naturellement être poursuivies et développées. Prenez l'exemple de l'immigration clandestine et illégale. Celle-ci a, pour la première fois dans notre histoire, diminué en 2008 et en 2009!
Que vous inspire le projet socialiste?
Ce que nous en connaissons déjà est catastrophique. Il se résume en trois mots: nostalgie, idéologie, gabegie. Nostalgie avec le retour des emplois publics, une proposition archivue et entendue, pour un coût de 4 milliards d'euros par an. Idéologie car on relève douze fois les mots «encadrement» et «contrainte». En matière de sécurité, même Manuel Valls, candidat aux primaires, souligne l'inanité des propositions. Sur ce sujet, le PS n'a décidément rien appris et rien compris! Gabegie, enfin, car tout se résume à augmenter la dépense publique. Dans ce programme, on cherche du contenu et on ne trouve que du vide.
Barack Obama vient d'annoncer sa candidature pour 2012. Nicolas Sarkozy doit-il en faire autant?
Chacun peut deviner mon souhait car Nicolas Sarkozy est un président expérimenté, protecteur et courageux. Mais il s'agit là d'une décision personnelle qui n'appartient qu'à lui et à lui seul.
Faut-il une candidature centriste?
La diversité de la majorité est utile dès lors qu'elle s'arrête aux portes de la division.
Et une candidature de François Bayrou?
À vrai dire, je ne suis pas certain qu'il me consulte pour prendre sa décision.

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